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Régulation de l'IA ; Midem ; Taylor Swift n°1 en 2024 ; Marché musique France ; Nominations au CNM ; "Tonton du bled" en streaming
L'actualité du music business
MUSIQUE, BUSINESS, ÉCONOMIE.
- Le Vice-President des US fustige la stratégie de régulation de l’intelligence artificielle par l’Union Européenne
- Le Midem ambitionne de (re)devenir un des évènements majeurs pour le music business en France et en Europe
- Taylor Swift, artiste n°1 des charts Monde en 2024 devant Drake, Seventeen et Billie Eilish
- Les résultats 2024 du marché français de la musique enregistrée publiés le 11 mars 2025
- Centre national de la musique : Jean-Baptiste Gourdin nommé Président, Bérénice Ravache désignée directrice générale déléguée
- Le titre “Tonton du bled” de Rim’K (113) enfin disponible en streaming 25 ans après sa sortie
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25 ans après la révolution numérique qui avait déclenché la crise du disque, la musique fait partie des premiers secteurs confrontés aux bouleversements de l’intelligence artificielle. L’émergence et le développement ultra-rapide de plateformes et outils permettant de générer musiques, lyrics, images, sont sources d’opportunités mais également de menaces et de risques. Pour protéger leurs droits et préserver leurs intérêts, les représentants des créateurs et ayants droit réclament l’instauration d’un cadre réglementaire stricte et adapté au niveau européen. L’adoption du texte “Artificial Intelligence ACT” est une première réponse apportée par l’Union Européenne. La politique de l’UE est d’ores-et-déjà considérée comme une entrave par les États-Unis, les entreprises américaines étant déjà leaders dans le domaine. Pour sa première prise de parole en Europe, le Vice-President JD Vance a effrontément fustigé une stratégie de régulation qu’il considère comme excessive et même dangereuse.
La contre-offensive des US vis-à-vis de la politique européenne en matière de régulation de l’intelligence artificielle a véritablement démarré, moins d’un mois après le retour de Donald Trump au pouvoir. La tenue du “AI Action Summit” les 10 et 11 février à Paris marque une intensification des débats sur un sujet indissociable de l’avenir de l’économie et bien sûr du music business. Le challenge d’Emmanuel Macron de placer la France et l’Europe au carrefour des discussions et de l’actualité dans ce domaine est plus ou moins réussi. 109 milliards d’euros seront investis en France dans les prochaines années, tandis qu’un plan européen de 200 milliards d’euros a été annoncée par la Présidente de la Commission Européenne. Mais en même temps, l’évènement a été la confirmation du retard sur ce terrain par rapport aux américains et aux asiatiques, malgré le développement non des moindres de Mistral AI, et surtout les difficultés flagrantes des européens à défendre leurs intérêts.
La Culture reléguée au “AI Action Summit”
Concernant les secteurs de la Culture, le “week end culturel” organisé en prologue du sommet pour satisfaire les demandes des acteurs d’être considérés n’a pas été l’occasion d’annonces et d’avancées significatives pour la protection des droits des auteurs, compositeurs, artistes et musiciens. Emmanuel Macron n’était pas présent. Le Président de la République s’est toutefois exprimé dans une interview pour France 2 à la veille de l’ouverture du “AI Action Summit”: “C’est une chance, cela vous permet de faire des tas de choses plus vite, plus intelligemment. Simplement, il faut en connaitre le statut. Les artistes ont raison d’être inquiets, mais ils l’utilisent déjà. Jean-Michel Jarre, qui est un pionnier de l’electro, utilise de l’IA. Il y avait de la spoliation avant l’IA. La France a beaucoup contribué à consolider le droit d’auteur. Il y a cinq ans, on n’avait pas besoin de l’IA, avec les réseaux sociaux on était menacé du pire. La France s’est battue, et on a imposé au niveau européen le modèle français. On protège le droit d’auteur et le droit voisin. Ce qu’il faut faire maintenant avec l’IA, c’est exactement la même chose: de dire quand ça en est, et quand ça ne l’est pas. La régulation de l’IA doit se faire à un niveau mondial, et pas seulement à un endroit”.
Le moins que l’on puisse dire est qu’Emmanuel Macron a été au mieux dans l’imprécision sur le sujet, au pire dans la maladresse. Dans une vidéo publié sur ses comptes X et Instagram, le visage et la voix de l’artiste belge Angèle dans la vidéo “Ta reine“ (Colors) sont remplacées par ceux du Président. Emmanuel Macron n’a cependant rien déclaré concernant les menaces et risques pour les créateurs que font planer les plateformes permettant de générer de la musique, des lyrics, des images. La Culture, dans un entre-soi habituel lors du “week end culturel”, s’est ainsi retrouvée reléguée au “AI Action Summit”. Comme lors d’autres grands rendez-vous où se réunissent les grandes puissances économiques. Comme à chaque campagne pour les élections présidentielle, législatives, européennes.
Un cadre réglementaire européen jugé excessif
Au-delà des acteurs de la Culture, ce sont les acteurs politiques européens dans leur globalité qui sortent fragilisés du “AI Action Summit”. Il n’aura fallu que de 15 minutes, la durée du discours de JD Vance devant Emmanuel Macron et Ursula Von Der Leyen la Présidente de la Commission Européenne. Le Vice-President des États-Unis a assuré une véritable démonstration de force et de leadership, et confirmé le changement de ton à l’égard de l’Union Européenne et des pays membres. “Je ne suis pas ici pour parler sécurité à l’égard de l’intelligence artificielle, mais d’opportunités. Nous pensons au sein de l’Administration Trump que l’IA aura d’innombrables opportunités. Et restreindre son développement maintenant paralyserait une des principales révolutions que nous avons vues depuis des générations” a déclaré JD Vance.
Les États-Unis considèrent que la politique de l’Union Européenne en matière de régulation de l’intelligence artificielle est une entrave à la croissance du secteur, et donc aux bénéfices potentiels pour l’ensemble des entreprises et des consommateurs. Pour cause, leur ambition première est de s’assurer d’être leaders dans le domaine et de le rester. En conséquence, le Vice-President des US a affirmé que “la régulation excessive de l’AI peut tuer une industrie en pleine transformation au moment où elle démarre”. Une réponse directe et cinglante au cadre réglementaire dont se dote l’Union Européenne, avec l’entrée en vigueur début février des premières règles du texte “AI Act”. S’il n’a pas fait de déclaration à l’utilisation de l’intelligence artificielle dans les secteurs de la Culture et notamment la musique, JD Vance a tout de même réaffirmé un principe essentiel. “L’IA ne remplacera jamais l’humain”.
Hostilité contre le protectionnisme européen
En revanche, JD Vance a insisté sur la nécessité d’ “un cadre réglementaire à l’échelle internationale qui incite le développement de la AI tech au lieu de l’endiguer”. Mais surtout, le Vice-President des États-Unis a durci le ton en évoquant la stratégie de régulation ciblant les entreprises américaines, portées par les européens comme par d’autres. “L’administration Trump est préoccupée par le fait que certains gouvernements considèrent vouloir augmenter la pression sur les entreprises tech américaines à dimension internationale. L’Amérique ne peut pas et n’acceptera pas cela. Nous pensons que c’est une grave erreur, pas juste pour les USA mais pour vous-mêmes” a martelé JD Vance.
Dans la foulée, il a fait référence au “Digital Services Act” entré en vigueur en février 2024 pour renforcer l’équité entre les entreprises – et notamment entre plateformes américaines et européennes – et la protection des intérêts des consommateurs. C’est sur la base de ce texte qu’Apple avait été sanctionné d’une amende record d’1,8 milliard d’euros par l’Union Européenne pour pratique anticoncurrentielles sur le marché du streaming de la musique, notamment à l’égard de Spotify.
Du point de vue de l’Administration Trump, le cadre réglementaire européen ayant pour objectif légitime de protéger les consommateurs est également instrumentalisé pour pénaliser les entreprises américaines. Le Vice-President des US a évoqué les contraintes juridiques et coûts associés pour se conformer à la législation européenne, notamment le règlement RGPD, et avancé le risque que certaines plateformes ne soient plus disponibles sur le territoire européen pour éviter des sanctions.
En somme, les États-Unis réaffirment leur stricte opposition à toute politique de l’Union Européenne ayant pour effet de faire du protectionnisme.
Le Midem a fait son grand retour fin janvier à Cannes, et donné le coup d’envoi des salons professionnels dédiés au music business. Désormais organisé par Live Nation France, l’évènement confirme son attractivité pour les entreprises et partenaires du secteur. Plusieurs personnalités éminentes de l’industrie y ont effectué leur première prise de parole de l’année: John Reid, President de Live Nation EMEA, Cécile Rap-Veber, CEO de la Sacem, Pascal Nègre, producteur et agent d’artistes (Mylène Farmer, Zazie…), et Olivier Darbois, directeur général de la société de production live Corida (Justice, Juliette Armanet, PNL…). Une première édition prometteuse, avant la montée en puissance en 2026.
Pari réussi pour la relance du Midem par Live Nation France. L’annonce surprise, faite en premier lieu sur MUSICBIZ, avait eu un impact non des moindres. Le Midem est effectivement de nouveau sur la carte des évènements où les professionnels de la musique se rencontrent pour parler business et enjeux. Ils étaient autour de 1 100 au Palais des festivals de Cannes les 30 et 31 janvier, en provenance d’une quinzaine de pays. Soit 300 de plus que l’objectif des organisateurs, qui misaient sur 800 professionnels accrédités. 50% des accréditations ont été vendues à moins d’un mois de l’évènement. Le budget du Midem était autour d’1,5 million d’euros, d’après les informations communiquées à MUSICBIZ.
Deux fois plus de professionnels accrédités
John Reid, President de Live Nation EMEA (Europe, Middle East and Africa), et Pascal Nègre, Président d’Universal Music France entre 98 et 2016 et désormais producteur et agent d’artistes (6&7 ; Hashtag NP), y ont donné des keynotes inédites. Les deux figures emblématiques du music business au niveau mondial, qui s’expriment rarement publiquement, ont partagé leur parcours et leur vision du business. Les professionnels ont également pu assister à de nombreuses conférences, sur des sujets majeurs comme l’intelligence artificielle, le dynamic pricing en matière de billetterie, le droit d’auteur, ou encore les problématiques juridiques. Une quinzaine d’exposants étaient présents, dont Audiens, France Travail, ou encore les prestataires GL Events et DUSHOW. 12 000 billets ont été vendus pour les concerts. Mika et le groupe IAM se sont produits devant 2 200 spectateurs (sold out).
La fréquentation du Midem 2025 organisé par Live Nation s’avère deux fois plus importante que l’avait été l’édition 2024 organisée par le groupe Hopscotch. Néanmoins, elle reste en-deçà de la dernière véritable édition qui avait été organisée en 2019 par Reed Midem. L’annonce tardive de l’évènement – quatre mois avant, dans la foulée de la procédure d’appel d’offres par la Ville de Cannes – fait partie des raisons expliquant l’absence d’un certain nombre des participants habituels. “C’est une édition que nous avons organisée en trois mois, et le résultat est exceptionnel quand on prend en compte le timing entre autres paramètres. Nous avons eu d’excellents retours sur la qualité des intervenants et des concerts. Le Midem est une des plus grandes marques parmi les salons professionnels. Nous avons décidé de le reprendre parce que l’on a besoin d’un rendez-vous regroupant l’ensemble des professionnels et des secteurs: le live et la musique enregistrée, le privé et le public” explique Angelo Gopee, Directeur Général de Live Nation France.
Le Midem 2026 annoncé du 4 au 7 février
Pour que le Midem soit pleinement réussi en 2026, la présence des principales entreprises du secteur de la musique enregistrée, des organisations professionnelles, des institutions, ou encore des délégations de davantage de pays étrangers, s’avère indispensable. Plusieurs dirigeants de majors, labels, éditeurs et plateformes, en France, en Europe et à l’international, ont d’ores-et-déjà fait part de leur intérêt pour participer à l’édition 2026 du Midem. De même que des délégations de pays européens entre autres. Spotify (Monde) figure parmi les partenaires, aux côtés de la Sacem entre autres.
En termes de fréquentation, les organisateurs ont pour objectif de doubler le nombre des accrédités pour parvenir à 2 200 professionnels. Les organisateurs assurent que l’agencement du Palais du festivals sera optimisé, avec davantage d’espaces mis à disposition des participants et exposants. Rendez-vous est donné du 4 au 7 février, à Cannes.
Another one. Sans surprise, Taylor Swift se classe à la première place des artistes les plus vendeurs et les plus écoutés dans le Monde pour l’année 2024. L’artiste est consacrée “Global Artist of the Year” par IFPI pour la 3ème année consécutive.
“The Tortured Poets Department” (Republic / Universal Music) avait battu d’innombrables records en 2024. 1.4 million de ventes le jour de sa sortie, 2.6 millions en première semaine. L’album était resté n°1 des ventes d’albums aux États-Unis durant 15 semaines consécutives.
Taylor Swift vient d’être confirmée comme étant l’artiste ayant à la fois vendu le plus d’albums ayant et enregistré le plus de streams dans le monde en 2024. Elle domine les classements des ventes d’albums Monde (physique + digital), des ventes de vinyles Monde, streaming Monde, et ventes d’albums en physique, selon IFPI. C’est la 5ème année que l’artiste américaine se voit décerner le titre “Global Artist of the Year” par l’International Federation of the Phonographic Industry (IFPI). Une première dans l’histoire de la musique, bien que le classement soit réalisé depuis 2013. Taylor Swift avait été n°1 des charts à l’échelle mondiale en 2014, 2019, 2022 et 2023. L’artiste est également productrice de sa musique, avec un deal avec Republic records et Universal Music depuis fin 2018, et donc détentrice de ses masters.
“Nous sommes immensément fiers de remettre ce prix à Taylor Swift, à un moment où elle repousse les limites en termes de succès planétaire” a déclaré Victoria Oakley, CEO de IFPI.
Drake est 2ème du classement des artistes les plus vendeurs et écoutés dans le monde. En 2024, le canadien avait été le le premier à franchir le seuil des 100 millions d’auditeurs mensuels sur Spotify. Drake a également été le premier et l’unique artiste rap à vendre plus de 5 millions d’albums sur l’année. Il est également producteur de sa musique avec son label OVO, et en deal avec Republic records, un label d’Universal Music.
Seventeen est 3ème du classement, après avoir été 2ème en 2023. Les sud-coréens sont à la 10ème place parmi les artistes de K-pop les plus streamés en 2024. Seventeen est aussi 4ème parmi les artistes K-pop ayant vendu le plus d’albums (hors streaming) aux US en 2024.
Parmi les vingt artistes les plus vendeurs en 2024, 14 sont américains, 3 sont sud-coréens, 2 sont canadiens, et un est latino-américain. Huit artistes sont également producteurs.
Le top 20 du classement “Global Artist of the Year” par IFPI, avec mention des labels ajoutée par MUSICBIZ:
Taylor Swift * (Republic / Universal Music)
Drake * (Republic / Universal Music)
Seventeen (Pledis / Hybe)
Billie Eilish (Interscope / Universal Music)
Stray Kids (JYP Entertainment)
Zach Bryan (Warner records / Warner Music)
The Weeknd * (Republic / Universal Music)
Eminem * (Interscope / Universal Music)
Kendrick Lamar (Interscope / Universal Music)
Sabrina Carpenter (Republic / Universal Music)
Ariana Grande (Republic / Universal Music)
Post Malone (Mercury / Republic / Universal Music)
Morgan Wallen (Big Loud records ; Republic / Universal Music)
Enhypen (Belift Lab / Hybe)
Travis Scott * (Epic / Sony Music)
Kanye West * (YZY)
Lana Del Rey (Polydor / Interscope / Universal Music)
Beyoncé * (Columbia / Sony Music)
Linkin Park * (Warner records / Warner Music)
Bad Bunny (Rimas Entertainment)
*artistes producteurs
La conférence annuelle du SNEP aura lieu le 11 mars à Paris. A cette occasion seront communiqués les principaux chiffres du marché de la musique enregistrée en France, et les tendances en matière de consommation. Il s’agit de l’un des évènements majeurs pour le secteur, avec la présence d’un certain nombre des dirigeants et cadres des organisations professionnelles et des entreprises.
Le marché français de la musique enregistrée a-t-il franchi la barre du milliard d’euros de chiffre d’affaires en 2024 ? Le palier des 500 millions d’euros de revenus en provenance du streaming premium a-t-il été atteint ? La croissance du nombre d’abonnés payants à Spotify, Deezer, Apple Music, YouTube Music, Amazon Music, Qobuz, a -t-elle été plus importante en 2024 que lors des années précédentes ? Les ventes de vinyles sont-elles désormais supérieures en chiffre d’affaires aux ventes de CD ? Les réponses à ces quatre questions centrales pour le music business en France seront connues le 11 mars, lors de la publication des chiffres et tendances du marché par le Syndicat National de l’Édition Phonographique.
La présentation sera comme chaque année assurée par le directeur général du SNEP (Alexandre Lasch), avec des prises de parole du Président du SNEP réélu pour deux ans en juin 2024 (Bertrand Burgalat), du Président d’Universal Music France, Olivier Nusse, du Président de Warner Music France, Alain Veille, et de la Présidente de Sony Music France, Marie-Anne Robert.
Victoria Oakley, nouvelle CEO de l’International Federation of the Phonographic Industry (IFPI), sera également présente. C’est la première fois, au moins depuis dix ans, que la dirigeante de la fédération internationale des labels basée à London sera à Paris pour le bilan annuel du marché français.
Nouveau chapitre pour le Centre national de la musique. Un nouveau Président a fait son arrivée au sein de l’établissement public sous tutelle du ministère de la Culture début février, le mandat de Jean-Philippe Thiellay n’ayant pas été renouvelé, ce qui n’était pas une surprise contrairement aux attentes et aux dires des acteurs de la filière. Le Président du CNM est secondé par une directrice générale déléguée à compter du 20 février, succédant à Romain Laleix récemment nommé au sein du collège des membres de l’Arcom.
Jean-Baptiste Gourdin a été nommé Président du Centre national de la musique par Emmanuel Macron, pour un mandat de cinq ans soit jusqu’en janvier 2030. Ces dernières années, il avait notamment été Directeur général de la DGMIC (direction générale des médias et des industries culturelles) au sein du ministère de la Culture. Jean-Baptiste Gourdin dispose d’une connaissance non des moindres de l’économie de la musique également parce qu’il était rapporteur de la mission ayant suggéré la création d’une maison commune de la musique. Et depuis 2022, il était rapporteur général de la Commission de contrôle des organismes de gestion collective au sein de la Cour des comptes depuis 2022.
Sollicité par MUSICBIZ pour une première déclaration, le nouveau Président du CNM a fait savoir qu’il consacrait ses premières semaines à la rencontre de ses équipes, avant de s’adresser aux professionnels et acteurs de la filière.
Pour le seconder, Jean-Baptiste Gourdin vient de désigner Bérénice Ravache en tant que directrice générale déléguée. Elle prend à partir du 20 février la succession de Romain Laleix, qui a rejoint le collège des neuf membres de l’Arcom début février. Bérénice Ravache avait auparavant été directrice déléguée des radios locales France Bleu (désormais appelées “Ici”) au sein de Radio France, après avoir dirigé Fip, une des radios musicales du service public. Bérénice Ravache avait été candidate en 2024 au poste de Présidente de la chaine LCP – Assemblée Nationale.
“C’est avec enthousiasme que je rejoins le Centre national de la musique pour contribuer à ses actions en faveur de la musique et de ceux qui la font vivre. Le développement et le rayonnement de la musique ont été le fil rouge de mes engagements personnels et professionnels jusqu’à présent et je suis heureuse de poursuivre mon parcours au service de toute la filière. Hâte de relever ensemble – avec toutes les équipes du CNM, les artistes et les professionnels du spectacle vivant et des musiques enregistrées – les défis à venir et de contribuer au dynamisme et à l’avenir de la musique en France !” a déclaré la nouvelle directrice générale déléguée du CNM.
Une anomalie de moins pour l’exploitation du back catalogue du groupe 113, et d’autres artistes emblématiques du rap français.
“Tonton du bled”, un des premiers hits interprétés par un artiste rap en France sorti en single en janvier 2000, n’avait été uploadé sur les plateformes de streaming. En cause, l’absence d’autorisation par les producteurs et éditeurs du titre, extrait de l’album “Les princes de la ville” (1999). Avec à la clef un manque à gagner conséquent pour les artistes Rim K, Mokobé et AP du groupe 113. Ce premier album avait été un énorme succès dès sa sortie, certifié double disque d’or (200 000 ventes à l’époque) deux mois après sa sortie.
La mise en ligne sur les plateformes de l’album “Les princes de la ville” est depuis très longtemps réclamée par les fans du groupe originaire du Val-de-Marne (94) et plus globalement les afficionados de rap français. L’artiste Rim’K a plusieurs fois affirmé en interview que des négociations étaient en cours pour parvenir à un accord.
Une première étape a finalement été franchie. “Tonton du bled”, un des trois singles de l’album, est disponible sur les plateformes de streaming depuis le 14 février. Vingt ans plus tard, et dix ans après l’arrivée du streaming dans les habitudes de consommation de la musique en France. Le titre est distribué par Sony Music France. Un vinyle est également en pré-commande, en vue d’une mise en vente le 11 avril. Rim’K se produira sur la scène de l’Adidas Arena (Paris) le 12 décembre 2025.








