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France Music Week ; Un trophée pour les artistes numéro 1 en France ; Live Nation investit 1 milliard $...
L'actualité du music business
MUSIQUE, BUSINESS, ÉCONOMIE.
- La France Music Week, symbole et point d’orgue du soutien d’Emmanuel Macron et de l’engagement du Gouvernement pour les entreprises et artistes
- Charts: les artistes numéro 1 du top albums et du top streaming France bientôt récompensés d’un trophée
- Live Nation investit 1 milliard de dollars sur 18 nouvelles salles de concerts aux États-Unis
- France Music Week : 35 000 personnes attendues au concert de clôture, Christine and the Queens, Major Lazer, Jeanne Added et Solann au line-up
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La France Music Week a démarré lundi 16 juin au Ministère de la Culture, en présence de nombreux dirigeants, professionnels et représentants des acteurs de la filière. L’occasion pour la ministre de la Culture Rachida Dati de défendre son bilan, tout en valorisant et en martelant l’engagement du Gouvernement pour favoriser le développement des entreprises et des artistes.
Jamais, au moins au cours des vingt dernières années, un Gouvernement n’a autant soutenu et défendu le secteur de la musique, sur le plan financier, réglementaire et économique. Le Président de la République ne manquera pas de le dire de lui-même ce vendredi 20 juin depuis l’Élysée, lors de son intervention en clôture du France Music Week Summit, devant une centaine de décideurs et leaders de l’industrie de la musique. Le message envoyé par Emmanuel Macron a été passé dès l’inauguration de la France Music Week par Rachida Dati. La ministre de la Culture a comme attendu balayé les grands axes de l’intervention de l’État en matière de politique publique de la musique, et insisté sur le caractère exceptionnel de la France Music Week.
Pleine reconnaissance de la contribution à l’économie du secteur
Le soutien du Gouvernement pour le secteur de la musique est de prime abord une marque de reconnaissance de sa prééminence, tant en matière de contribution à l’économie que de rayonnement à l’international pour la France, la langue et la culture. “La musique c’est l’une de nos grandes marques françaises à l’international. Nos festivals, nos salles de musiques actuelles, nos producteurs, l’ensemble des professionnels de la filière et bien sûr nos artistes : le monde nous envie cet écosystème qui fait notre exception culturelle“ a déclaré Rachida Dati en introduction de son discours. La ministre a dans la foulée insisté sur l’importance du secteur dans l’économie: “La musique, c’est 2,8 milliards d’euros de valeur ajoutée en France en 2024, soit 1 milliard de plus qu’en 2019. C’est un chiffre d’affaires dont 30 % est lié à l’export, soit autant que le secteur de l’habillement“.
Durant les mandats de François Hollande et Nicolas Sarkozy, les politiques des gouvernements respectifs pour le secteur de la musique étaient surtout justifiées par une volonté de soutien et d’aide. Depuis l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron, les ministres de la Culture qui se sont succédés ont progressivement justifié l’engagement du Gouvernement dans une démarche d’impulser le développement du secteur, en reconnaissant “en même temps“ sa contribution importante à l’économie, désormais indéniable.
C’est sur cette base que le Gouvernement actuel martèle son engagement pour favoriser le secteur sur les plans budgétaire, économique, réglementaire. Et la création de la France Music Week a notamment pour objectif de l’affirmer par les mots et les annonces, de le rappeler par le bilan de la politique engagée depuis le premier mandat d’Emmanuel Macron, le démontrer avec un évènement d’envergure internationale associant les acteurs du music business autant que les français. L’évènement, qui est une première, s’avère être autant le symbole que le point d’orgue du soutien du Président de la République et de l’engagement du Gouvernement en faveur du secteur de la musique.
Un plan de financement de 500 millions d’euros
Sur le plan budgétaire, le secteur a effectivement été favorisé par le Gouvernement et le Parlement lors des derniers Projets de Loi de Finances, avec un budget du Centre national de la musique sanctuarisé, une nouvelle source de financement de l’établissement avec la taxe streaming, des crédits d’impôts pérennisés, et des plans de financement déployés pour le secteur du live comme de la musique enregistrée.
“Le soutien à la musique, c’est aussi le soutien à nos festivals qui la font vivre chaque été. La politique en faveur des festivals, c’est 32 millions d’euros en 2025“ a souligné Rachida Dati, après avoir fait référence à un “combat budgétaire“ et insisté sur le fait de s’être “battue, en 2024 comme en 2025, pour qu’aucun euro ne manque à la création dans les territoires“.
En matière d’économie, des plans de financement ont récemment été annoncés pour inciter et accompagner les investissements des entreprises, dans un environnement en mutation constante et toujours plus concurrentiel. La principale annonce du discours de la ministre porte d’ailleurs sur la mise à disposition d’une enveloppe allant jusqu’à 500 millions d’euros d’ici 2030 pour les entreprises du secteur de la musique, par l’intermédiaire de la Banque Publique d’Investissement (BPI).
Concrètement, il s’agit de soutenir les entreprises avec des prêts, des fonds propres ou encore des garanties. Les dispositifs mis en place seront axés sur l’innovation, l’accélération, ou encore l’export. “Ce n’est pas simplement un chiffre. C’est une ambition. C’est un plan de financement massif. C’est le choix politique de faire de la musique une filière d’excellence, pleinement reconnue comme une industrie culturelle et créative stratégique“ défend la ministre de la Culture.
Les risques et menaces en matière réglementaire
De nombreux sujets majeurs pour la “filière musicale“ se jouent sur le terrain réglementaire, notamment au niveau européen. Et à ce niveau les victoires sont moindres, et les risques plus nombreux. Rachida Dati a tout même tenté de rassurer les acteurs lors de sa prise de parole en se disant optimiste sur les avancées. Sans toutefois être en mesure de mettre en avant des résultats tangibles.
Sur le règlement relatif à l’intelligence artificielle (AI Act), la ministre a évoqué les velléités de report de l’application du texte de certains pays, notamment par certains pays et d’ailleurs en réflexion au sein de la Commission Européenne. “Je veux être très claire : une telle décision serait vécue comme une véritable trahison par les acteurs de la culture. La mise en œuvre de ce règlement doit être rapide, car indispensable pour garantir à la fois le respect du droit d’auteur et la juste rémunération des créateurs. Je resterai ferme sur ce sujet“ martèle Rachida Dati.
Concernant le gel d’une partie des droits voisins irrépartissables, à savoir ceux non reversés aux artistes extérieurs à l’Espace Économique Européen, suite à une jurisprudence de septembre 2020 (arrêt RAAP de la Cour de Justice de l’Union Européenne), aucune avancée n’a visiblement eu lieu. “Soyez certains que je n’oublie pas les conséquences de l’arrêt RAAP. Les échanges se poursuivent tant avec la Commission où je me suis rendu le mois dernier qu’avec mes homologues européens que j’ai encore reçu la semaine dernière à Paris. Je souhaite que ces échanges multipliés aboutissent rapidement à une solution concrète. Je pense que ça avance bien“ défend la ministre de la Culture.
Une déclaration qui marque à tout le moins une légère progression par rapport au discours prononcé en 2024 devant les professionnels au Printemps de Bourges. Mais le chemin est encore long pour que les intérêts du secteur européen de la musique l’emportent au niveau réglementaire. Une série de challenges qui rendent d’autant plus précieux l’engagement et le soutien du Gouvernement pour le secteur de la musique made in France.
Jason Moreau, Executive Editor, MUSICBIZ
Les charts sont devenus incontournables pour la promotion des artistes, de leurs albums et de leurs titres. Les artistes français réalisant les meilleures performances relaient chaque semaine sur leurs réseaux sociaux leur position et même leurs chiffres dans le top albums, le top streaming, et le top Spotify. Pour mieux valoriser les artistes au sommet des charts, le Snep s’apprête à annoncer la création de deux trophées, pour le numéro 1 du top albums et le numéro 1 du top streaming.
Les performances dans les charts sont aussi importantes pour les stratégies marketing que pour la communication des artistes et des labels. Les classements mettent en exergue des indicateurs majeurs quant à la consommation et donc la popularité de la musique et des artistes en France. Pour l’artiste, une place de numéro 1 ou parmi les premiers, de même qu’une certification, est une marque de succès à faire valoir auprès du public, des artistes concurrents, et des partenaires dans les secteurs du live, de l’édition, de la diffusion, ou encore des marques. Les ventes, nombres de streams, et certifications sont pleinement intégrées dans la communication des artistes et des labels, lors du lancement d’un album ou d’un titre, et tout au long de l’exploitation.
La création d’un trophée “numéro 1“ par le Syndicat national de l’édition phonographique (Snep) a d’abord vocation à contribuer à la reconnaissance et la mise en valeur des performances des artistes. D’autant que le marché est plus concurrentiel que jamais, compte tenu des artistes, albums et titres toujours plus importants et également de la concurrence qui ne se limite plus aux artistes américains, avec des artistes superstars désormais latino-américains, asiatiques, africains.
Les artistes français et francophones dominent les charts presque toute l’année, autant sur le terrain des albums que des titres. Cette initiative profitera donc d’abord aux artistes made in France, c’est-à-dire produits par des labels français. Depuis le début de l’année 2025, le numéro 1 du top albums France a constamment été un artiste français ou francophone, sauf deux semaines durant lesquelles The Weeknd et Bad Bunny ont décroché la première place. Gims, Jul, Damso, Werenoi, Héléna, Lacrim, Rilès, sont les artistes francophones ayant été numéro 1 des ventes d’albums depuis janvier. Les trois meilleures ventes en première semaine ont été réalisées par des artistes francophones: Jul (123 000 ventes), Damso (56 000) et Werenoi (53 000). “Nous créons cette année les trophées top albums numéro 1 et top streaming numéro 1 pour célébrer les performances des artistes qui se hissent en tête des charts“ fait savoir Alexandre Lasch, Directeur général du Snep.
Le Snep, qui est détient une exclusivité sur la communication des charts en France, officialisera bientôt le lancement et le design des deux trophées. L’annonce ne sera finalement pas faite à l’occasion de la France Music Week (16-21 juin), malgré l’impact international de l’évènement. Reste à savoir si elle sera officialisée lors du cocktail annuel clôturant l’Assemblée Générale de l’organisation fédérant les filiales françaises d’Universal Music, Warner Music et Sony Music ainsi qu’une centaine de labels indépendants, fin juin, ou encore à l’occasion de la soirée des 40 ans de la SCPP, un des deux organismes en charge des droits des producteurs.
Le trophée “number 1“ existe au Royaume-Uni depuis 2011, à l’initiative d’Official Charts, et également en Australie depuis 2014. La société britannique Official Charts Company est depuis janvier 2021 le prestataire du Snep et de la SCPP pour le top albums France et le top streaming.
Jason Moreau, Executive Editor, MUSICBIZ
Live Nation Entertainment n’est pas juste producteur des concerts et festivals parmi les plus importants. L’entreprise exploite également près de 400 salles dans le monde, dont 150 aux US via sa filiale Venue Nation. Le leader mondial dans le secteur de la musique live a annoncé il y a quelques jours un investissement colossal, 1 milliard de dollars, pour 18 salles aux États-Unis dans les 18 prochains mois.
Live Nation mise sur la décentralisation des concerts pour continuer de croître et développer ses activités. L’ambition première revendiquée est de faciliter l’accès des spectateurs aux concerts, en proposant “plus de grands spectacles dans des petites villes aux États-Unis“. Live Nation précise un “engagement de s’étendre auprès de marchés plus petits et moins desservis, de sorte que les fans puissent vivre des évènements de classe mondiale près de chez eux, sans avoir à se rendre dans une grande ville“.
Le milliard de dollars investit au cours des 18 prochains mois, soit jusque fin 2026, génèrera un impact économique estimé à 2.9 milliards de dollars d’après le cabinet de conseil et d’études Oxford Economics. “Notre mission est simple: accompagner les artistes pour délivrer davantage d’expériences en live qui soient inoubliables, créer des emplois, revitaliser les villes“ a déclaré Michael Rapino, CEO de Live Nation Entertainment.
60 millions de spectateurs ont assisté aux concerts et spectacles organisés au sein des salles et lieux détenus par Live Nation en 2024. Un nombre qui évoluera considérablement au cours des prochaines années, avec la construction et la rénovation des salles, notamment à Nashville, Seattle et Denver, trois villes de 700 000 habitants, ou encore Atlanta (500 000 habitants) et Orlando (300 000).
Eric Adams, Maire de New York, a déclaré que “NYC reste la capitale culture du monde, et l’ouverture après rénovation de la salle Brooklyn Paramount va à la fois attirer les touristes à Brooklyn autant que les résidants locaux“. La Maire de Riverside (Missouri), Kathy Rose, considère que l’ouverture du Riverside Amphitheater mènera la scène de la zone à un niveau supérieur, et que les concerts attireront à la fois des spectateurs proches et plus loin de la ville.
La fête de la musique prend une autre dimension cette année avec la création de la Music Week. Le concert de clôture de l’évènement aura lieu dans les jardins du Musée du Louvre le 21 juin. L’évènement débutera à 21 heures avec un concert en live, retransmis en direct sur France 2. Environ une dizaine d’artistes français et francophones se succéderont sur scène, dont Christine and the Queens, le groupe de rock La Femme, Jeanne Added, Solann, Camille (compositrice du titre ‘El mal’, primé aux Oscars 2025), Malik Djoudi, ou encore Youssef Swatt’s (vainqueur du show Nouvelle école sur Netflix).
Une superstar est également prévue en guise de surprise. Le ministère de la Culture précise qu’une “invitée de marque, qui a su rentrer dans le coeur de tous les français, fera son grand retour“. Reste à savoir si ce pourrait être Aya Nakamura, ou même Céline Dion, dont le comeback avec un nouveau titre est évoqué dans la presse depuis quelques jours. Les deux artistes avaient effectivement assuré des performances exceptionnelles et évoquées aux quatre coins du monde lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques 2024.
En seconde partie de soirée (23 heures), un show électro sera offert au public avec notamment le groupe américain Major Lazer et la DJ ukrainienne Miss Monique. 35 000 personnes sont attendues pour ce concert de clôture de la France Music Week. Tous les billets (gratuits) disponible sur le site de l’évènement ont été réservés, moins de 24 heures après la mise en ligne.






