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Newsletter - Évolution des charts France; Les majors face aux plateformes AI ; Taxe streaming au Canada ; Festivals annulés UK ; Résultats Sacem 23 ; Music Week ; Artistes et festivals..
L'actualité du music business
MUSIQUE, BUSINESS, ÉCONOMIE.
Les streams des comptes “gratuits” sur Spotify, YouTube, Deezer, Amazon désormais comptabilisés dans les classements en France
AI : Universal, Warner et Sony entament deux actions judiciaires contre deux plateformes aux US
Intelligence artificielle : Sony Music durcit le ton pour préserver les droits de ses auteurs et artistes et ses intérêts
Le Canada instaure une “taxe streaming” de 5% sur les plateformes et radios dès septembre 2024
Royaume-Uni : 50 festivals annulés en 2024, la filière demande une TVA réduite
Spotify augmente ses prix et étoffe sa grille tarifaire aux États-Unis
Droits d’auteurs : 1,23 milliard d’euros reversés aux créateurs et éditeurs par la Sacem en 2023
Une “Music Week” à Paris en 2025 annoncée par Emmanuel Macron pour amplifier la Fête de la musique
Festivals : Zaho de Sagazan, Yamê, PLK, Pomme, Jain, Shaka Ponk, parmi les artistes les plus programmés
Spotify : Federica Tremolada succède à Michael Krause en tant que General Manager Europe, Katarina Berg nommée GM Sweden
Nomination : Alban de Nervaux, nouveau directeur général de l’Arcom
Ventes albums : Soprano n°1 avec 16 397 ventes, Jul n°2, David Hallyday n°3
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De nouveaux changements concernant les classements “top albums” et “top titres” entrent en vigueur en France, à compter du 1er juillet 2024. Ces dernières années, plusieurs évolutions ont été mises en oeuvre vis-à-vis des charts et des certifications, entre autres raisons pour qu’ils soient au mieux représentatifs de la consommation de la musique et des performances des artistes. Avec cette réforme, le marche français se rapproche des standards aux États-Unis, au Royaume-Uni et en Allemagne.
La comptabilisation des ventes et la réalisation des classements relatifs aux albums et aux titres englobent à présent deux offres supplémentaires. Depuis le 21 juin, sont comptabilisées les écoutes à partir de comptes “freemium” (gratuits) sur Spotify, YouTube, Deezer et Amazon, pour les formats audio et vidéo. Selon la méthodologie adoptée, 7 streams en provenance d’un compte gratuit sont équivalents à 1 stream par un abonné premium.
Il s’agit “des classements les plus exhaustifs jamais publiés par la profession” selon le Directeur général du Snep, Alexandre Lasch, qui confirme que “les disques d’or, de platine et de diamant décernés par le Snep reflèteront l’ensemble de ces évolutions”.
“Les tops reflèteront désormais mieux les écoutes des français” considère Milena Taieb, Head of Music de Spotify France.
“La consommation freemium est un moyen important pour les auditeurs d’apprécier la musique et de découvrir des artistes. C’est formidable que toute cette consommation et cette diversité comptent désormais dans les classements” estime Thomas Duglet, Head of music France.
Le Snep, qui représente les majors Universal Music France, Warner Music France et Sony Music France, et près d’une centaine de labels indépendants, précise néanmoins qu’il s’agit pour l’heure d’une expérimentation.
Trois évolutions depuis 2016
Cette évolution des classements officiels en France n’est pas une première. Deux grands changements avaient été actés, en moins de deux ans, lors de l’accélération de la croissance du streaming.
Les streams en provenance des comptes gratuits, essentiellement sur Spotify et Deezer mais pas sur YouTube, avaient été intégrés au “top albums” fin juillet 2016. Puis il avait été décidé fin avril 2018 d’exclure les écoutes des consommateurs non titulaires d’un abonnement premium. L’idée était alors de mieux reconnaître la valeur du streaming premium, qui générait déjà l’essentiel des revenus en provenance des plateformes.
Ainsi, jusqu’au 21 juin 2024, seuls les streams des abonnés payants comptaient dans le calcul des ventes et donc les classements des albums et des titres ainsi que pour les certifications.
Intégration des écoutes sur YouTube Music
Le second changement relatif aux ventes et aux classements porte sur l’intégration des écoutes sur YouTube Music, offre 100% premium. La filiale de Google consolide ainsi son statut de partenaire de l’industrie de la musique en France, bien qu’étant particulièrement critiquée depuis des années pour ne pas suffisamment rémunérer les labels et artistes au regard des volumes de consommation de la musique sur YouTube et de l’importance de la musique parmi l’offre de contenus.
“Ce partenariat met en lumière le rôle essentiel des plateformes de streaming telles que YouTube pour permettre aux artistes de toucher un large public. Une étape cruciale dans notre collaboration avec l’industrie musicale, visant à soutenir les artistes dans la construction de carrières durables et prospères” commente Solène Lory, Head of Music de YouTube France.
En Allemagne, les streams sur YouTube (premium et freemium) sont inclus dans les charts titres depuis deux ans et demi.
Alignement sur les US, le Royaume-Uni, l’Allemagne
Avec cette réforme, actuellement en phase d’expérimentation, les classements en France se rapprochent des charts des États-Unis et de certains pays européens. “Ce projet nous permet de nous aligner sur la plupart des marchés européens qui intègrent déjà le freemium dans leurs classements” souligne Milena Taieb de Spotify France.
Sur le marché américain, le streaming gratuit est intégré au Billboard 200 (albums) depuis 2014, avec un ratio de 3 pour 1 instauré en 2018: 1 250 streams premium = 1 vente et 3 750 streams freemium = 1 vente. Pour le Billboard Hot 100 (titres), 1 écoute via une offre gratuite financée par la publicité correspond à 2/3 d’un stream premium.
Au Royaume-Uni, 3ème marché de la musique enregistrée dans le monde et 1er marché en Europe, le streaming freemium est intégré aux charts depuis 2014 au classement “Official singles”. 600 écoutes freemium équivalent à 100 streams premium, correspondant à 1 vente.
En Allemagne, 4ème au classement mondial IFPI, les écoutes à partir des comptes gratuits sont comptabilisées dans les ventes et classements des titres depuis janvier 2022.
En France, le Snep dispose depuis 2008 de l’exclusivité pour la publication des classements relatifs aux ventes d’albums et au top streaming, dans le cadre d’un mandat de la SCPP, qui finance le syndicat. Depuis le 1er janvier 2021, les classements sont réalisés par la société anglaise Official Charts Company, avec Kantar en guise de partenaire technique.
Les évolutions annoncées seront reflétées dans les deux classements publiés à compter du 1er juillet, chaque lundi.
Les majors de la musique s’attèlent à défendre et préserver leurs intérêts et ceux des artistes face à l’essor de l’intelligence artificielle. Avec la Recording Industry Association of America (RIAA), les majors et labels actionnent sans plus tarder le levier judiciaire. Deux procédures distinctes ont été initiées à l’encontre des plateformes américaines Suno et Udio. Une première initiative collective qui intervient un mois après la déclaration de Sony Music interdisant l’exploitation de son catalogue sans autorisation, et la lettre adressée à un certain nombre de plateformes et de services.
L’intelligence artificielle, une nouvelle zone de guerre dans le music business. Le message adressé par Universal Music, Warner Music, Sony Music, et plus globalement les labels aux États-Unis, est sans ambigüité. Toute exploitation du catalogue et des contenus créés par les artistes, associés à leur univers et leurs projets, et produits par les labels, pour des services utilisant des technologies d’intelligence artificielle, ne restera pas sans conséquences. Des poursuites seront engagées en vue d’obtenir des réparations, et de servir d’exemple aux autres acteurs.
Dans cette optique, la RIAA a annoncé le 24 juin que deux procédures distinctes ont été initiées, à l’encontre de Suno et Udio, deux plateformes permettant de générer de la musique par le biais de technologies liées à l’intelligence artificielle. “Nous coopérons et collaborons avec des développeurs responsables, pour bâtir des outils AI qui soient éthiques et centrés sur la création humaine. Mais nous ne pouvons y parvenir que si les développeurs sont de bonne volonté pour travailler avec nous” estime Mitch Glazier, Chairman et CEO de la RIAA.
La fédération des labels aux États-Unis justifie ces actions judiciaires par des atteintes répétées et conséquentes au copyright, engendrées par la copie de titres et l’exploitation de catalogues sans autorisation, à des fins commerciales. “Ces procédures pour atteinte au copyright visent à faire cesser l’utilisation illicite de phonogrammes pour entrainer des modèles d’IA générative. Les requêtes portent sur des titres interprétés par des artistes de genres et d’horizons divers” précise la RIAA.
Les atteintes aux droits des artistes caractérisées selon les labels
Les labels affirment notamment dans leurs requêtes que “le développement et la mise en disponibilité de ces services requièrent dès le départ de copier et d’ingérer des volumes de données massifs pour entrainer un logiciel afin qu’il génère des contenus”. Ce qui caractériserait, de leur point de vue et selon leurs demandes, les atteintes aux droits des artistes et des labels. D’autant que les deux plateformes auraient manqué de transparence lorsqu’il leur a été demandé des précisions sur les volumes de titres exploités. “Elles ont délibérément été évasives et ce n’est pas étonnant. Répondre à cette question sincèrement reviendrait à reconnaître des atteintes au copyright à une échelle quasiment inimaginable.”
Toujours d’après leurs requêtes, les labels considèrent que les acteurs de l’intelligence artificielle “doivent se conformer aux lois qui protègent la création humaine et l’originalité des oeuvres”, et que “rien ne les exempte de la réglementation relative au copyright et de jouer selon les règles”.
Les labels reconnaissent évidemment les opportunités offertes par l’IA lors du processus de création, mais insistent sur la condition sine qua none d’obtenir leur autorisation pour exploiter leurs catalogues et contenus. “S’ils sont développés de manière irresponsable, sans tenir compte des droits fondamentaux, ces outils menacent de porter un préjudice irréversible aux artistes, aux labels, à l’industrie de la musique. La qualité de la musique disponible pour les consommateurs serait alors amenuisée, et notre culture affaiblie”.
Les risques sont cependant bien réels. Au-delà de la question de la rémunération des ayants droit, les titres générés par intelligence artificielle pourraient “saturer le marché” ainsi que “dévaluer et se substituer” aux titres des artistes, auteurs, compositeurs.
Les actions judiciaires des labels adossés à leur fédération sont soutenues par de nombreuses organisations aux États-Unis, dont la National Music Publishers Association (NMPA), la American Association of Independent Music (A2IM), Artist Rights Alliance (ARA).
“Ce sont des affaires simples d’atteinte au copyright, impliquant la copie de titres sans autorisation à une échelle massive. Suno et Udio tentent de masquer le spectre global de leurs actions au lieu de partir sur des bases saines pour leurs services. Ces actions sont nécessaires afin de renforcer les règles basiques pour les acteurs éthiques et responsables, pour le développement réglementé de l’intelligence artificielle, et pour faire cesser les violations évidentes de Suno et Udio” explique Ken Doroshow, Chief Legal Officer de la Recording Industry Association of America.
L’intelligence artificielle est considérée par les acteurs de l’industrie de la musique comme un ensemble de technologies et de solutions qui vont décupler la création. L’unanimité qui prime porte cependant de prime abord sur un certain nombre de risques et menaces pour les droits et la rémunération des artistes, et donc pour les intérêts de leurs labels et éditeurs. Sony Music a récemment les devants pour préserver et protéger autant les droits de ses auteurs et artistes que ses propres intérêts, avec deux initiatives majeures. Une déclaration d’opt out, et l’envoi d’une lettre à un certain nombre d’entreprises de la tech.
Sony Music interdit l’exploitation de son catalogue ainsi que de tout contenu créé par et affilié à ses auteurs et ses artistes. “Les entreprises de Sony Music Group, à savoir Sony Music Publishing et Sony Music Entertainment, en leur nom et en celui de leurs entreprises affiliées, font cette déclaration publique confirmant qu’elles interdisent, se retirent et s’opposent à toute exploitation de leurs contenus (compositions, paroles, enregistrements, images, créations graphiques, données…), quel qu’en soit l’objectif, y compris le développement et la commercialisation de tout système et toute technologie d’intelligence artificielle”.
Deux raisons principales sont évoquées par Sony Music pour justifier sa décision décision d’opt out. Les investissements faits “depuis plus d’un siècle” pour le développement et la promotion des artistes et des auteurs, et la nécessité que les innovations émergeant de l’intelligence artificielle “garantissent les droits des auteurs et des artistes, notamment en matière de copyright”.
L’autre raison éminente, qui n’est pas soulevée par l’entreprise, porte sur l’objectif de nouer des accords avec les entreprises du secteur de l’intelligence artificielle pour l’accès et l’exploitation du catalogue dont elle détient les droits et des contenus affiliés aux artistes et auteurs. A l’instar des plateformes (Meta, Google, TikTok…), avec qui un certain nombre d’accord ont été signés depuis les années 2000 avec l’avènement d’internet, de la consommation de musique en ligne, puis des réseaux sociaux. Une autorisation qui va de pair avec une rémunération, entre autres conditions.
Sony Music a dans cette optique adressé une lettre à un certain nombre d’entreprises à l’initiative du développement et de commercialisation de technologies basées et affiliées à l’intelligence artificielle. Open AI (Chat GPT) et Google font partie des destinataires.
Le courrier comprend une déclaration d’opt out, et une demande entre autres aux destinataires de prendre les mesures adéquates pour s’assurer que le catalogue et les contenus associés ne soient exploités d’aucune manière faute d’autorisation, ni directement ni par leur intermédiaire.
Ces initiatives de Sony Music interviennent précisément dans un contexte de régulation sur les principaux marchés avec l’instauration d’un cadre réglementaire afférent à l’intelligence artificielle, en particulier en Europe avec l’AI Act, ainsi qu’aux États-Unis.
Sony Music Publishing dispose du catalogue le plus important dans l’industrie de la musique avec actuellement 6,2 millions de titres d’après les derniers résultats financiers de sa maison-mère Sony Corp.
La France n’est plus le seul pays des dix principaux marchés du music business à instaurer une “taxe streaming”. Début juin, le Canada a par le biais de son autorité de régulation confirmé la mise en place d’une contribution des plateformes de streaming afin de consolider sa politique de soutien à la création locale.
Les plateformes de streaming devront s’acquitter d’une taxe de 5% sur leur chiffre d’affaires au Canada à partir de septembre 2024. La mise en place du mécanisme survient à la suite d’une décision rendue par le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC).
L’instauration de cette taxe intervient suite à l’adoption de la “Loi sur la diffusion continue en ligne” (Online streaming act) en 2023, visant à réformer la “Loi de la radiodiffusion” (1991), et à sanctuariser la visibilité de la musique canadienne sur les plateformes de streaming.
Globalement, il s’agit de soutenir la promotion et le développement de l’ensemble des contenus culturels. Les plateformes de streaming dont Spotify, Apple Music, YouTube, mais également les radios dotées de stations en ligne, ainsi que les plateformes vidéo, seront donc assujetties à cette nouvelle taxe, dès lors que leur chiffre d’affaires est supérieur à 10 millions de dollars.
La taxe streaming a vocation à rapporter 200 millions de dollars par an, et à soutenir entre autres la création et la diffusion de la musique interprétée en français ainsi que le développement des artistes canadiens.
L’autorité de régulation des médias du Canada (CRTC), équivalente de l’Arcom combinée à l’Autorité de la concurrence en France, s’est basée sur les auditions de 120 organisations, et plus de 300 contributions lors des consultations publiques.
Hostilité des plateformes et hausse de prix
Digital media association, qui compte Apple, YouTube, Spotify, Amazon et Pandora parmi ses membres, et représente les plateformes au niveau international, a sans surprise fait part de son hostilité dès l’annonce de l’instauration de la taxe streaming. Les plateformes considèrent que l’instauration de la taxe streaming rendra leurs services moins attractifs, notamment auprès des jeunes consommateurs, dans une période de crise économique.
“Nous sommes très préoccupés par cette décision qui impose une taxe discriminatoire aux plateformes de streaming, qui soutiennent déjà de manière significative les artistes canadiens et la culture canadienne. Le streaming est la principale source de revenus et le moteur de la croissance du marché de la musique au Canada, et bénéficie à l’industrie, aux créateurs, aux fans et consommateurs” souligne Graham Davies, President et CEO de DiMA.
La question qui se pose à présent n’est plus de savoir si les plateformes procèderont à une hausse des prix de leurs abonnements pour absorber cette taxe. Mais plutôt quand, et à quel niveau se fera leur riposte. Ce sur quoi s’accordent actuellement les plateformes de streaming.
Les festivals britanniques sont dans une période ultra compliquée, et ce depuis la crise sanitaire et économique de 2020. La barre symbolique des 50 festivals annulés en 2024 vient d’être franchie, alors que s’ouvre la saison. La filière sollicite des mesures d’urgence.
Plus de cent festivals pourraient s’arrêter en 2024 selon AIF, Association of Independent Festivals. L’organisation qui en rassemble 200 fait savoir que 50 festivals ont annoncé leur annulation, report ou l’arrêt de leur activité cette année.
Depuis 2019, 182 festivals ont cessé leur activité au Royaume-Uni, dont 96 durant la période COVID, et 36 en 2023. “C’est un tournant regrettable pour le secteur des festivals au Royaume-Uni. Il s’agit de la période la plus éprouvante pour les festivals indépendants, qui ont désespérément besoin d’une intervention de la part du futur Gouvernement avant que d’autres ne tombent à leur tour, ce qui est inévitable” s’insurge le CEO d’AIF, John Rostron.
La hausse des coûts et charges et le niveau insuffisant des recettes propres (ventes de billets, recettes de sponsoring) constituent les motifs principaux de l’arrêt des festivals. S’y ajoute la concurrence toujours plus importante.
En guise de soutien et d’oxygène pour leurs entreprises, les festivals britanniques demandent une réduction de la TVA de 20 à 5% sur les ventes de billets, durant trois ans.
L’association des festivals indépendants prévient dès à présent que le nombre de festivals lourdement impactés et pénalisés devrait encore augmenter en 2025. Une campagne “5% for festivals” a été initiée à destination des politiques et le public est incité à sensibiliser les parlementaires.
L’Angleterre n’est pas le seul pays à enregistrer des annulations de festivals pour des raisons économiques. En Australie, plusieurs évènements populaires ont également annulé leur édition 2024 ou se sont arrêtés définitivement.
Spotify se mue en une plateforme audio au sens large, avec des audiobooks et podcasts en plus de la musique. Sa stratégie ne se limitant plus à la musique, la plateforme adapte sa grille tarifaire aux États-Unis. Après une augmentation des prix de ses abonnements début juin, Spotify propose désormais une offre exclusive pour la musique.
Les abonnés actuels et potentiels à Spotify sur le marché américain ont à présent une option supplémentaire pour streamer de la musique. La plateforme propose à présent une formule exclusive pour la musique (“Basic”), à 10,99 dollars.
Le prix est le même que la formule “premium”, comprenant musique et audiobooks, et récemment revu à la hausse.
Début juin, Spotify a annoncé sa nouvelle grille tarifaire pour les États-Unis, confirmant une nouvelle hausse du prix de ses abonnements. L’offre “premium”, comprenant la musique ainsi que les audiobooks (15 heures), est désormais à 11,99 euros par mois. L’offre “premium duo” est passée de 14,99 à 16,99, et la formule “premium family” de 17,99 à 19,99 euros.
La plateforme leader aux US et sur les principaux marchés de la musique dans le monde propose maintenant aussi une offre exclusive pour les livres audiobooks, sans la musique (9,99 euros).
L’évolution de la grille tarifaire de Spotify aux États-Unis intervient quelques semaines après l’annonce de la hausse des prix des abonnements en France, en riposte à la taxe streaming mise en place pour garantir le financement du Centre national de la musique.
Les collectes et répartitions de l’organisme gérant les droits des auteurs, compositeurs et éditeurs ont continué de croître en 2023, d’après les résultats communiqués le 5 juin, à l’approche de l’Assemblée générale (18 juin). La Sacem poursuit sa stratégie et ses opérations avec l’objectif constant de mieux rémunérer et défendre ses membres.
Le montant total des droits répartis aux auteurs, compositeurs et éditeurs en 2023 est d’1,23 milliard d’euros, en hausse de 177 M € par rapport à 2022 (+17%). Un excédant de 37 M € au titre des droits perçus en 2023 sera également reversé, après approbation des membres lors de l’Assemblée générale 2024.
“En 2023, la Sacem s’est mobilisée pour aller chercher toujours plus de valeur pour ses membres et pour les mandants qui lui ont fait confiance” a déclaré Christine Lidon, Présidente du Conseil d’Administration de la Sacem.
458 000 créateurs et éditeurs ont été rémunérés, c’est 68 000 de plus qu’en 2022. 50 000 membres de la Sacem ont perçus des droits en provenance de l’étranger, 3 000 de plus par rapport à l’année précédente.
L’organisme compte à présent 224 470 membres, dont 12% basés à l’étranger. 13 870 nouvelles adhésions ont été enregistrées, avec une part de 28% âgés de moins de 25 ans.
3 000 membres situés hors de France ont adhéré à la Sacem 2023.
En 2023, la Sacem a perçu 1,48 milliard d’euros, un montant record, en augmentation de 5% en un an. 557 millions d’euros ont été collectés sur le digital, première source de perceptions, soit 34% de plus.
Les accords renouvelés avec les plateformes de streaming ont nettement contribué à assurer le développement des collectes. Le digital reste cependant considéré par la société comme par les créateurs et éditeurs comme ne générant pas suffisamment de revenus, au regard de la prééminence de la consommation de la musique en streaming et de la présence et l’exploitation de la musique sur les réseaux sociaux.
La Sacem a précisé avoir traité 458 000 milliards d’actes de streaming et de téléchargement au cours de l’année 2023.
Les droits généraux (concerts, lieux sonorisés, commerces…) ont atteint 388 millions d’euros (+18%), surpassant du fait de la relance du live et de la bonne santé économique du secteur, ceux perçus sur le segment TV / radio / opérateurs qui s’élèvent à 318 M € (+13%) et continuent d’être impactés par la contraction et la volatilité du marché publicitaire.
Lors de la Fête de la musique à l’Élysée, Emmanuel Macron a annoncé à la surprise générale la création d’une “Music Week”. Une initiative qui viendrait enfin répondre au manque flagrant d’un évènement majeur et prestigieux à Paris autour de la musique, destiné au public comme aux professionnels, et attirant autant les français que des artistes, personnalités, leaders et acteurs de la scène internationale.
40 ans après sa création, la Fête de la musique sera amplifiée en 2025, sur le territoire français comme à l’international, avec un nouvel évènement. Une “Music week” sera organisée à Paris, entre autres. Cette semaine de la musique sera notamment composée d’un festival et d’un salon professionnel.
Les objectifs majeurs sont de faire rayonner la musique made in France, et de doter Paris d’un évènement d’envergure, d’une marque forte autour de la musique. “Nous qui avons inventé la Fashion Week qui a tant de succès, on s’est dit il faut créer la Music Week” a déclaré Emmanuel Macron lors de sa prise de parole à l’occasion de la Fête de la Musique célébrée à l’Élysée.
“Je pense qu’il faut maintenant aller encore plus loin. Je voudrais qu’on créé un grand festival, comme il en existe à Miami ou Amsterdam, qui permette d’abord à tous les professionnels de se retrouver, et de pouvoir aussi avoir de très grands concerts avec comme apothéose la Fête de la musique” a ajouté le Président en marge du concert à l’Élysée, au micro de Radio FG.
Emmanuel Macron a précisé que le festival aurait une dimension internationale, et serait destiné à “toutes les musiques”. Le salon professionnel aura vocation à rassembler les divers métiers et acteurs du secteur. Notamment, selon le Président “les créateurs, diffuseurs, arrangeurs, compositeurs, ceux qui défendent le droit d’auteur, et les sociétés d’artistes” qui “se réuniront pendant plusieurs jours à Paris comme le monde de la mode le fait à plusieurs reprises pendant l’année”.
En France, le secteur de la musique ne dispose effectivement plus d’évènement avec un rayonnement international combinant sommet, marché et concerts de grands artistes, depuis la fin de l’âge d’or du Midem dans les années 2000.
“Une Music Week en 2025 pour que la France soit pendant une semaine le cœur battant de la musique mondiale. Sommet, marché, concerts au cœur de lieux culturels exceptionnels, et fête de la musique” a réagi la ministre de la Culture Rachida Dati.
Le MID3M+, nouvel évènement suite à la fin du Midem, est co-organisé par la ville de Cannes, dont le Maire David Lisnard est ancré à droite (Les Républicains). Le MaMA, principal salon des professionnels avec 1/3 d’étrangers, propose exclusivement des concerts d’artistes en développement.
La création d’une “Music Week” serait un aboutissement non des moindres de la politique du Gouvernement pour le secteur de la musique sous l’ère Macron. Le Président rencontre régulièrement des artistes à la popularité hors pair, comme Rihanna, Beyoncé, Jay Z, Pharrell, Gims, ou encore Fally Ipupa.
Les festivals rythment la saison estivale partout dans les territoires. Précisions sur les artistes les plus programmés, en quête pour rencontrer et élargir leur public.
En 2024, les artistes les plus présents dans les festivals se produiront sur scène entre 15 et 30 fois cet été. Zaho de Sagazan (WART music) et Julien Granel (W Spectacle, Wagram) sont les deux artistes les plus programmés et participeront à 30 festivals.
Zaho de Sagazan est notamment annoncée aux festivals Les Eurockéennes (Bourgogne-Franche-Comté), Beauregard (Normandie), Main Square (Hauts-de-France), ou encore aux Francofolies (Nouvelle Aquitaine).
Avec 23 programmations, le groupe de rock Louise Attaque (Corida, Because) occupe la 2ème place, devant Yamê (Live Affair, Believe) avec 22 dates. La chanteur Pomme (Uni-T production) et Santa (Décibels prod, Warner), interprète du groupe Hyphen Hyphen, assurent une tournée de 20 festivals.
Shaka Ponk (Zouave, Tôt ou tard), Pierre de Maere (W Spectacle, Wagram), Eddy de Pretto (The Talent Boutique, Because) et Clara Ysé (Uni-T production) fouleront les scènes de 18 festivals.
Jain (Auguri, Fimalac Entertainment) ainsi que Grand Corps Malade (Caramba) sont programmés sur 17 évènements, tandis que 16 festivals accueilleront les artistes Luidji (Bleu Citron), Ibrahim Maalouf (AEG ; Fo Feo production), Flavia Coelho (Blue Line Productions), Cali (Asterios).
Présents sur 15 festivals, les artistes Big Flo & Oli (Bleu Citron), PLK (Arachnée, Sony), Pascal Obispo (Arachnée), Claudio Capéo (Caramba), et le groupe Chinese Man (Chinese man records).
Un certain nombre d’artistes sont programmés entre 10 et 15 fois, à l’instar de Ninho (Décibels) prévu sur 14 évènements, de même que Josman (Non Stop productions, Fimalac) MC Solaar (Play Two live) et Hoshi (L productions) ou encore SCH (Gilbert Coullier, Fimalac) avec 11 dates.
Base de données exploitées en plus des sources de MUSICBIZ : Infoconcert et Qui Distrib.
Note de la rédaction : seules les programmations dans les festivals en France ont été prises en compte.
Changement de direction pour Spotify sur son marché de prédilection, avec le départ de Michael Krause qui dirigeait l’activité de la plateforme en Europe depuis 2021.
Federica Tremolada succède à Michael Krause en tant que General Manager Europe de Spotify. Elle occupait précédemment le poste de Managing Director, southern and estearn Europe depuis mars 2019. La carrière de Federica Tremolada a démarré chez Google, elle a entre autres dirigé les partenariats de YouTube TV à l’échelle internationale.
La nouvelle directrice générale pour l’Europe de Spotify a fait part de son enthousiasme, et mentionné plusieurs accomplissements dans ses précédentes fonctions: “Ensemble nous avons accéléré la croissance de nos utilisateurs, abonnés, et revenus, ce qui était difficilement imaginable en 2019. Spotify est à présent la plateforme de streaming audio leader en Europe, et continue d’évoluer dans l’intérêt de nos utilisateurs, ainsi qu’une maison pour énormément de créateurs très talentueux”.
Autre nomination au sein de la plateforme suédoise, celle de Katarina Berg, promue General Manager Sweden, en plus de ses fonctions de DRH, qu’elle occupe depuis 2013.
Michael Krause a lui-même annoncé son départ via une note publiée sur LinkedIn le 3 juin. Il occupait le poste de General Manager Europe depuis 2021, après avoir dirigé l’activité pour l’Europe centrale depuis 2017.
“Lorsque je suis arrivé, nous devions encore convaincre les artistes de lancer leur musique sur notre plateforme, y compris certaines stars du rap. Maintenant je suis fier de dire que Spotify est la plateforme n°1 en Europe sur la musique et les podcast avec 38% de l’ensemble des abonnés, et que l’Europe est la région la plus importante, bien que nous progressons en dehors de ce marché année après année” a déclaré Michael Krause.
L’arrivée de Michael Krause à Spotify était un des transferts les plus importants dans l’industrie de la musique de ces dix dernières années, puisqu’il avait quitté Deezer où il officiait en tant que CEO EMEA (Europe Middle East and Africa). Il n’a pas communiqué sur son prochain poste, se limitant à dire qu’il s’occuperait de sa vie personnelle pendant quelques temps, avant d’entamer de nouvelles aventures “plus tard dans l’année”.
A l’heure actuelle, Deezer, dirigé provisoirement par Stu Bergen depuis avril 2024, est en quête d’un nouveau CEO…
L’Autorité de régulation de la communication et du numérique compte parmi ses missions de veiller au respect des quotas de chansons francophones diffusées par les radios, et de lutter contre le piratage et les atteintes au droit d’auteur et aux droits voisins.
Alban de Nervaux est nommé directeur général de l’Arcom à compter du 1er juillet, par le Président de l’Arcom Roch-Olivier Maistre. Il succède à Guillaume Blanchot, désigné conseiller maître-expert à la Cour des comptes, et qui était en poste depuis 2016.
Auparavant chef du service des affaires juridiques et internationales du Ministère de la Culture entre 2016 et 2021, Alban de Nervaux avait participé aux négociations au niveau européen de plusieurs textes clés de ces dernières années: la directive relative au droit d’auteur, le Digital Market Act (DMA) et le Digital Services Act (DSA). Il est membre du Conseil d’État depuis fin 2021.
“Son expertise juridique, sa connaissance fine des champs de compétence de l’Autorité et sa solide expérience en matière de coopération internationale constitueront des atouts essentiels pour l’exercice des missions du régulateur” précise l’Autorité indépendante issue de la fusion entre le CSA et la Hadopi en 2022.
VENTES ALBUMS 🇫🇷: SOPRANO N°1, JUL N°2 ET DAVID HALLYDAY N°3
semaine du 21-27 juin
ARTISTE | ALBUM | LABEL |
|---|---|---|
1. SOPRANO 🆕 | Freedom | Rec 118 / Warner ; Only Pro |
2. JUL | Mise à jour | Believe |
3. DAVID HALLYDAY 🆕 | Requiem pour un fou | TF1 Musique ; Play Two |
4. NAPS 🆕 | Mec de cité | Believe |
5. PIERRE GARNIER | Chaque seconde | Columbia / Sony Music |
6. SCH | Jvlivs | Rec 118 |
7. NAZA 🆕 | Nazaland | Believe |
8. BILLIE EILISH | Hit me hard | Universal |
9. ROHFF | Fitna | Legend alive |
10. HEUSS L’ENFOIRÉ | La vie de Roni | Believe |
© snep / occ
Top Albums S26:
Top1 @Sopranopsy4 16397
Top2 @jul 10641
Top4 @Napsvraicompte 8897
Top6 @Sch_Mathafack 5819
Top7 @NazaBomaye 5711
Top9 @rohff 4450
Top10 @heuss_lenfoire 4290
Top11 @Lacrim_Officiel 3590
Top14 @PLK75 3183
Top15 @we_renoi 3174
Top16 #JRK19 3076
Top17 @DUALIPA 2847— bouneau (@Laurentbouneau)
3:06 PM • Jun 28, 2024













