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Régulation marché billetterie aux US ; Résultats BMG ; Certification double platine ; Nomination SPPF ; Audiences Cstar ; Audio Digital ; NRJ Music awards

L'actualité du music business

April 02, 2025

MUSIQUE, BUSINESS, ÉCONOMIE.

Les pratiques en matière de vente et revente de billets sont parmi les grands sujets du music business du moment. La relance après la crise sanitaire des tournées des superstars de la pop, du rock et du hip hop entre autres s’accompagne bien sûr de séries d’annonces de mises en vente de billets, mais également de polémiques, en raison des prix des places. Parmi les exemples les plus flagrants récemment, les nombreuses critiques proférées à l’encontre des artistes Oasis et Lana Del Rey au Royaume-Uni, mais aussi de Beyoncé aux US et en France. Depuis son retour au pouvoir, Donald Trump a fait savoir que les secteurs de la Culture et la tech ne seraient pas épargnées par sa volonté de changement radical pour s’inscrire en pleine cohérence avec les slogans America first et Make America great again. La première étape consistait en l’intervention incendiaire du Vice-President JD Vance début février, sur les sujets de l’intelligence artificielle et de la régulation ciblant les entreprises américaines sur le marché européen. La deuxième a eu lieu le 31 mars, avec la signature par le Président américain d’un décret (Executive Order) officialisant l’offensive de l’Administration contre les abus sur les marchés de vente et revente de billets.

Donald Trump et l’artiste Kid Rock lors de la signature de l’Executive Order

Donald Trump veut faire passer l’intérêt des spectateurs de concert avant ceux des plateformes de billetterie et des revendeurs de billets. C’est le sens de sa prise de parole depuis la White House aux côtés de l’artiste Kid Rock. Le Président américain a promis de faire en “deux semaines” ce que certains, notamment les partisans de prix raisonnables pour les places de concert, souhaitent depuis dix voire vingt ans. “Quiconque a acheté une place de concert au cours des dix voire des vingt dernières années sait que c’est particulièrement compliqué. Tu prends un billet à 100 dollars, et au moment de payer le prix est de 170$. Je voulais que les fans des classes populaires qui viennent assister à mes concerts paient un prix juste, or je ne peux pas contrôler cela maintenant. Ce serait donc une première étape” a déclaré l’artiste Kid Rock lors d’un échange avec Donald Trump.

Le décret signé par le Président américain délivre les trois axes majeurs de l’offensive : les objectifs en matière de régulation sur les marchés de vente et revente des billets, le renforcement à venir de la réglementation, et les mesures prises pour converger avec les directives données.

L’offensive de l’Administration Trump contre les abus sur les marchés de vente et revente de billets est d’abord justifiée par le préjudice subi par les consommateurs à savoir les acheteurs des places de concert. Le décret est introduit par une déclaration sans ambigüité. “L’industrie américaine du live est gangrenée par des intermédiaires qui se placent entre les artistes et les fans et imposent des frais inadmissibles contre des services qui ne sont pas équivalents”.

Les pratiques des revendeurs de billets sont explicitement dans le viseur en raison de leur positionnement contraire aux intérêts des spectateurs. “Les revendeurs de billets utilisent des bots et d’autres pratiques abusives pour acquérir massivement des billets à leur prix normal, pour ensuite les revendre à prix exorbitants sur le marché secondaire aux clients, et le tout en privant les fans de l’opportunité de voir sur scène leurs artistes favoris à moins de dépenser des montants pharamineux”. Le décret fait ainsi part de l’engagement l’Administration pour mettre fin aux pratiques abusives sur les marchés de vente et revente de billets, avec eux grands objectifs. Le premier étant de “rendre aussi accessibles que possible” les places de concerts, et le second de lutter contre les distorsions de concurrence.

Renforcement de la réglementation

Pour remplir les objectifs portés par cet ‘Executive Order’, il est demandé à la Federal Trade Commission, Autorité en charge de la concurrence et des marchés, d’agir à plusieurs niveaux. D’abord, de s’assurer que la réglementation applicable dans le secteur du live music business soit consolidée. La Federal Trade Commission est également sollicitée pour renforcer “drastiquement” la Better Online Tickets Sales Act, loi encadrant la vente de billets en ligne, en coopération avec les États, pour ainsi mieux défendre les droits des consommateurs.

Une des informations majeures du décret porte sur le mandat conféré à la Federal Trade Commission pour consolider la régulation des marchés de vente et revente des billets, avec des propositions de mesures visant à assurer une meilleure transparence des prix, et ce “à toutes les étapes de l’achat”, y compris sur le marché secondaire. La précision relative aux étapes de l’achat des places a son importance, les plaintes des acheteurs de billets étant récurrentes sur la différence entre le premier prix affiché sur les plateformes de billetterie, et le prix demandé lors de la transaction qui s’avère bien plus important en raison de frais divers. Aussi, l’Autorité est de surcroît mobilisée dans la démarche de l’Administration Trump visant à enrayer les pratiques abusives et anticoncurrentielles sur le marché secondaire de la billetterie en particulier.

Les mesures prises pour remplir les objectifs donnés par le Président Trump, et notamment les pistes retenues en matière de réglementation ciblant les marchés de vente et revente de billets, seront communiquées dans un délai de six mois.

En parallèle, la Ticket Act visant à renforcer les intérêts des consommateurs en matière d’achat de billets sera prochainement examinée et votée par le Sénat américain, après avoir été votée par la Chambre des représentants début février.

Le groupe allemand, qui se dispute plus que jamais le titre de 4ème major de la musique enregistrée avec Believe, a publié des résultats particulièrement positifs pour l’année 2024, notamment sur le digital. La barre du milliard d’euros de chiffre d’affaires sera assurément franchie en 2025.

Le chiffre d’affaires réalisé par BMG en 2024 est de 963 millions d’euros, d’après les résultats publiés le 31 mars. La progression de 6% sur un an correspond à une augmentation de 58 millions d’euros. L’entreprise ne précise cependant pas les recettes sur les divers segments (musique enregistrée, édition). Les résultats de la maison mère Berterlsmann précisent que BMG réalise 91% de son chiffre d’affaires à l’international (885 M€), et donc 9% en Allemagne (78 M€). Les revenus en provenance du digital affichent une hausse de 16% portée évidemment par le streaming. Le digital (streaming + download) a généré 68% du chiffre d’affaires de BMG en 2024, trois points de plus en un an. Sur le segment de la musique enregistrée, regroupant les activités de production et d’édition, la part du digital est de 77%.

BMG a communiqué un résultat opérationnel (EBITDA) de 265 millions d’euros, en hausse de 37% soit 71 millions d’euros. Il s’agit du meilleur résultat enregistré par l’entreprise depuis sa création en 2008.

Au-delà de la dynamique du marché de la musique enregistrée et en particulier du streaming, la croissance de l’activité de BMG est notamment attribuée aux acquisitions de catalogues. L’entreprise revendique avoir investi environ 500 millions d’euros sur des signatures d’artistes et des rachats de catalogues en 2024.

“Notre stratégie ‘BMG next’ a été décisive pour que 2024 soit une année de franc succès, avec des résultats importants réalisés dans un marché qui évolue rapidement. Nous avons accompli une année 2024 fantastique, avec des résultats basés sur les performances et succès de nos artistes et auteurs, la consolidation de nos activités sur le marché avec l’internalisation de la distribution en ligne, et des investissements constants sur nos équipes, les acquisitions de catalogue et le développement de nos outils technologiques” a déclaré Thomas Coesfeld, CEO de BMG, lors de la publication des résultats aux actionnaires et investisseurs.

Les nouveaux albums de Kylie Minogue, l’artiste country Lainey Wilson, le groupe de rock Sum41, ou encore de la chanteuse R&B Rita Ora, sont parmi les principaux succès de BMG en 2024. Le groupe précise aussi que des auteurs de son écurie sont à la source de la majorité des titres du dernier album d’Eminem (‘Houdini’), signé chez Interscope / Universal Music, et ont contribué à l’écriture de treize titres de l’album ‘Cowboy Carter’ de Beyoncé (Columbia / Sony Music).

LES DERNIERS ALBUMS DE GIMS, SDM ET INDOCHINE CERTIFIÉS DOUBLE DISQUE DE PLATINE SIX MOIS APRÈS LEURS SORTIES

Les certifications d’albums et de titres sont chaque semaine annoncées par le Snep, et dans la foulée par les artistes et labels. C’est un des indicateurs majeurs des performances des artistes dans les charts, avec les ventes en première semaine et les classements albums et streaming, qui sont particulièrement exploités par les artistes et labels pour la promotion et le marketing. Au niveau des albums, les certifications or et platine ont perdu de leur prestige ces dernières années en raison du nombre croissant d’artistes à les atteindre, notamment avec la croissance du streaming. En revanche, la certification double platine distingue les succès majeurs des succès classiques, et confirme le statut de tête d’affiche des artistes. Depuis le début de l’année, cinq artistes se sont particulièrement distingués au niveau des certifications double platine, en atteignant le palier des 200 000 ventes entre six et neuf mois après la sortie de leurs albums.

Gims est indéniablement l'artiste à réaliser les meilleures performances dans les charts en France en 2025. Son dernier album 'Le nord se souvient' produit par Play Two et distribué par Believe est dans le top 5 des ventes chaque semaine depuis début 2025. Et dans le même temps, l'artiste récemment primé aux Victoires de la musique domine littéralement le top streaming actuellement avec plusieurs titres dans le top 10 depuis plusieurs semaines, après des performances exceptionnelles dans ce même classement au second semestre 2024. Son album a été certifié disque de platine (200 000 ventes) mi mars par le Snep, six mois jour pour jour après sa sortie. Sa précédente certification double disque de platine avait été acquise en un an, pour l'album 'Le fléau' (2021). Récemment, Gims a signé un nouveau deal avec Play Two et Believe.

SDM marque également l'actualité des charts ce début d'année, en réalisant la certification double disque de platine la plus rapide pour un artiste rap, en 5 mois et 4 semaines, pour son dernier album 'À la vie à la mort' (92i ; Capitol / Universal Music France). L'artiste a d'ailleurs obtenu fin mars une certification triple disque de platine (300 000 ventes) pour l'album 'Lien du 100', deux ans et demi après sa sortie. Il est par ailleurs en fin de contrat avec le label 92i dirigé par Booba et Anne Cibron, après trois albums.

La certification double disque de platine la plus rapide de l'année en France a été accomplie par le groupe Indochine. Leur dernier album 'Babel Babel' (Sony Music France) a atteint le palier des 200 000 ventes en 5 mois et 3 semaines. Le groupe fait ainsi mieux que la certification double platine de l'album précédent (2013), acquise en 10 mois.

Pierre Garnier se démarque également, avec son album 'Chaque seconde' (Columbia / Sony Music France) certifié double disque de platine par le Snep 8 mois après sa sortie. Une performance d'autant plus remarquable qu'il s'agit d'un premier album, bien que l'exposition de l'artiste vainqueur de la Star Academy 2023 soit sans commune mesure avec d'autres artistes en développement. Zaho de Sagazan, autre artiste en développement dont le premier album a également été un grand succès, a obtenu la certification double disque de platine fin 2024 pour 'La symphonie des éclairs' (Virgin / Universal Music France) en 1 an et demi.

La cinquième artiste à avoir obtenu une certification double disque de platine en moins d'un an en 2025 est Billie Eilish. Son dernier album 'Hit me hard and soft' (Interscope / Universal Music) a franchi le cap des 200 000 ventes après 9 mois. L'album précédent de l'artiste américaine (Happier than ever) a été certifié double disque de platine en 3 ans et demi, en février dernier.

Changement d’ère à la SPPF, un des deux organismes en charge de la gestion des droits des producteurs de musique enregistrée. Arthur de Rohan-Chabot est nommé Directeur Général à partir du 1er mai. Il succède à Jérôme Roger, qui occupait le poste depuis trente ans.

Arthur de Rohan-Chabot est une personnalité connue des acteurs de la filière musicale, avec une maitrise des sujets et enjeux, puisqu’il était chef du bureau de l’industrie musicale au ministère de la Culture. “Avec la nomination d’Arthur de Rohan-Chabot, c’est une nouvelle génération qui prend les commandes. De par son parcours professionnel à mi-chemin entre le public et le privé, Arthur a toutes les qualités pour à la fois gérer une entreprise privée comme la SPPF et travailler en relation étroite avec les pouvoirs publics. Il aura à cœur de continuer à incarner le rôle prééminent de la SPPF au service des producteurs indépendants” commente Pascal Nègre, Président de la SPPF.

“Les producteurs indépendants sont des acteurs majeurs de la diversité musicale. Ils occupent un rôle clef dans le dynamisme du tissu économique et le rayonnement culturel français. Je suis honoré de m’engager à leur service à l’heure où le secteur musical et le droit voisin font face à des défis historiques” réagit Arthur de Rohan-Chabot. Il s’agit de la troisième nomination d’un membre de la DGMIC (Ministère de la Culture) à la tête d’une organisation de la filière musicale, après Elizabeth le Hot en tant que Directrice Générale de l’Adami, et Jean-Baptiste Gourdin en tant que Président du Centre national de la musique.

La SPPF a perçu 38.6 millions d’euros de droits pour le compte des producteurs et labels en 2024 (+5%) et redistribué 33.8 millions d’euros. 2 300 entreprises sont adhérentes de l’organisme créé en 1986.

L’exposition de la musique dans les médias, et en particulier à la télévision qui reste un média prééminent auprès d’une partie du grand public, est une priorité constante pour les acteurs majeurs de la filière musicale. D’après le baromètre de Médiamétrie relatif aux audiences du mois de mars, CSTAR, une des chaines de la TNT diffusant massivement de la musique (avec W9), a enregistré une audience en nette hausse. La chaine du groupe Canal revendique avoir réalisé sa meilleure audience depuis 2016, avec une part d’audience d’1.3%, en progression de 0.3% par rapport à mars 2024. L’an dernier, la part d’audience de la chaine avait reculé de 0.1 point.

CSTAR revendique également “la meilleure semaine de la saison” (dernière semaine de mars), avec une part d’audience d’1.9% sur les 25-49 ans et un bon score également sur les 15-24 ans. Les données de Médiamétrie précisent une couverture mensuelle de 33.0 millions de téléspectateurs en mars 2025 pour CSTAR, 43.1 millions pour W9 (2.3% de PdA). La chaine occupe la 3ème place auprès de l’ensemble du public parmi les chaines nationales avec le top CSTAR, et la 3ème place auprès des 15-34 ans avec le top Albums. Deux programmes centrés sur la musique, et majeurs quant à l’exposition de la musique et donc la promotion des artistes à la télévision. Le 23 mars, la chaine du groupe Canal a annoncé d’“excellentes performances pour la musique en matinée”, avec une 1ère place parmi les chaines nationales avec une part d’audience du Top albums de 7.5% auprès de la cible 25-49 ans, et de 9.9% sur auprès des femmes responsables des achats de moins de 50 ans.

L’audio digital, format qualifiant l’écoute de la radio en ligne, est un mode de consommation de la musique non des moindres et en constante progression. Globalement, 3.3 milliards d’écoutes (+9%) ont été recensés sur l’ensemble des radios en ligne, d’après le bilan de l’Alliance pour les chiffres de la presse et des médias. Le smartphone est de loin le support d’écoute privilégié par les auditeurs avec une part de 65%, devant le PC (11%), les équipements connectés (10%), et les enceintes connectées (8%).

Selon des chiffres communiqués à MUSICBIZ par l’Alliance pour les chiffres de la presse et des médias, les radios musicales ont enregistré 1.3 milliard d’écoutes en 2024, avec une progression de 3% à périmètre constant. 1 688 radios musicales composent le panel, sur un total de 1 889. Un nombre particulièrement élevé qui s’explique par le fait que les nombreuses radios créés par une même marque. Skyrock compte une dizaine de radios en ligne (Skyrock Klassiks, Skyrock 100% français, Skyrock hits US…), et NRJ plusieurs centaines, segmentées par genres et ambiances entre autres. “Beaucoup de radios musicales se créent au fil de saison et des événements” précise à MUSICBIZ Caroline Jottras, responsable du pôle ACPM Fréquentation numérique.

Sept marques de radios musicales sont classées dans le top 15 des marques ayant réalisé les meilleures audiences en 2024. NRJ est la 1ère marque radio avec 153 millions d’écoutes actives (5ème au classement), devant Nostalgie (7ème, 132 millions), Fip (8ème, 108 millions) et Skyrock 9ème avec 87 millions d’écoutes. Chérie FM (11ème, 72 millions), une autre radio du groupe NRJ est 5ème, devant RFM (Lagardère) 13ème avec 64 millions d’écoutes actives.

Top 10 des radios musicales:
NRJ – 119 millions d’écoutes actives
Nostalgie – 104 millions
FIP – 65 millions
Chérie FM – 60 millions
Skyrock – 56 millions
RFM – 52 millions
Radio classique – 40 millions
RTL 2 – 37 millions
Fun Radio – 32 millions
M radio – 23 millions

Les premières informations relatives à l’édition 2025 des NRJ Music Awards sont connues. La date de l’évènement est annoncée au 31 octobre. La cérémonie de récompenses continuera d’avoir lieu à Cannes et d’être diffusée sur TF1, au moins jusqu’en 2027. Le partenariat entre le groupe NRJ, TF1 et la ville de Cannes a été prolongé pour trois années supplémentaires, depuis 2024. Des réflexions avaient cependant été menées pour optimiser l’engouement pour les NMA auprès des acteurs de l’industrie musicale en organisant la cérémonie en même temps que le Midem, sans aboutir pour le moment. La liste des artistes nommés sera communiquée le 22 septembre. L’édition 2024 des NRJ Music Awards avait attiré 3.51 millions de téléspectateurs, 300 000 de plus en un an, après une audience au plus bas enregistrée en 2023.

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