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Marché musique Monde ; Music Week ; Marché musique USA ; Ticketmaster / Oasis ; Résultats Deezer, CTS ; Top albums FR
L'actualité du music business
MUSIQUE, BUSINESS, ÉCONOMIE.
- La consommation de la musique dans le monde a rapporté 26 milliards $ en 2024, 1 milliard de plus en un an
- Marchés mondiaux de la musique : ce que révèlent le recul de la France à la 6è place derrière la Chine, et l’entrée du Mexique dans le top 10
- La Music Week, première étape pour que la France redevienne incontournable pour le music business sur la scène mondiale
- États-Unis : 17.2 milliards $ générés par la consommation de la musique en 2024, 100 millions d’abonnés aux offres streaming premium
- Ticketmaster dans le collimateur de l’Autorité britannique de la concurrence pour les billets de la tournée d’Oasis
- Deezer communique une perte de 300 000 abonnés en 2024 et un CA de 541 millions d’euros en hausse de 11%
- CTS Eventim revendique le statut de leader du live en Europe et publie un chiffre d’affaires de 2.8 milliards € en 2024, en hausse de 19%
- Top albums France : M Pokora n°1 avec 11 000 ventes tout juste devant Gims, Jok’Air et Héléna dans le top 5
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La consommation de la musique dans le monde (streaming, physique, download) a généré un chiffre d’affaires de 26 milliards de dollars (25 milliards d’euros) en 2024, d’après le Global Music Report Music publié par IFPI. L’augmentation est d’1.1 milliard de dollars sur un an. Le marché mondial de la musique enregistrée est désormais en croissance depuis plus de dix ans. “Cette croissance n’est pas un accident, mais reflète la brillante créativité, la vision et le travail des artistes et auteurs, soutenus par le travail, l’investissement et la passion des entreprises et de leurs équipes” insiste Victoria Oakley, CEO de l’International Federation of the Phonographic Industry (IFPI).
Pour la quatrième année consécutive, le niveau de revenus en provenance de la consommation est supérieur à ceux de 1999 et 2002, période d’âge d’or du music business à l’échelle mondiale et sur les principaux marchés. Néanmoins, le chiffre d’affaires du streaming, première source de revenus à l’échelle mondiale depuis 2017, était en 2024 toujours inférieur d’1.5 milliard $ à celui du physique en 1999.
20 milliards $ en provenance du streaming
Le streaming a rapporté 20.4 milliards de dollars (19.5 milliards d’euros), avec une hausse d’1.4 milliard $ sur un an. Le segment représente désormais 78% du total des revenus de la consommation de la musique dans le monde. Le streaming par abonnement a rapporté 15.1 milliards d’euros (14.4 milliards d’euros) en 2024 (+10%), soit 58% du chiffre d’affaires global. Cependant, la progression de 9.5% enregistrée l’an dernier est inférieure à 2023 (+10%), et ce pour la seconde année consécutive. Le nombre de titulaires d’abonnements premium aux plateformes recensés s’élève à 752 millions, en hausse de 85 millions sur un an.
Le format physique est quant à lui de retour à la baisse, après trois années de hausse, avec 4.8 milliards de dollars (4.6 Md €) soit 200 millions $ de moins en un an. Dans le détail, les recettes issues des ventes de vinyles ont tout de même progressé de 4%. Les revenus en provenance du download continuent de diminuer (800 M$, 767 M€).
D’un point de vue global, le chiffre d’affaires du marché mondial de la musique enregistrée communiqué par l’International Federation of the Phonographic Industry (IFPI) est de 29.6 milliards $ (28.4 milliards d’euros). Un chiffre qui inclut les segments des droits perçus pour le compte des labels et la synchronisation. La hausse de 4% sur un an correspond à une augmentation de 1.1 milliard de dollars, et s’avère deux fois moins importante qu’en 2023 (+9%).
La croissance des revenus est de rigueur dans l’ensemble des grands marchés de la musique. En Europe, les revenus ont progressé de 8% en 2024, et équivalent actuellement à 29.5% du total du chiffre d’affaires. En Asie, la hausse est relative à 1%, avec un ralentissement par rapport à l’année précédente. La région Middle East & North Africa (MENA) est celle à avoir enregistrée la progression la plus importante (+22.8%), avec la zone Sub-Saharian Africa (+22.6%).
Le classement des principaux marchés de la musique enregistrée dans le monde a été communiqué par l’International Federation of the Phonographic Industry. La première information majeure mise en exergue par le classement porte sur la progression du Mexique. La deuxième est la confirmation du recul de la France, qui pour la troisième année consécutive n’est plus dans le top 5. Deux tendances qui illustrent une mutation du music business au niveau mondial, convergeant avec la configuration du monde actuellement en cours de changement. Une réalité que les acteurs et décideurs de l’Europe et de l’Amérique du nord ne semblent pas vraiment anticiper, comprendre, et encore moins pouvoir endiguer.
Le top 4 des marchés mondiaux de la musique enregistrée est inchangé en 2024, et ce depuis 2018. Les États-Unis restent le leader incontesté et hors d’atteinte, suivis par le Japon, le Royaume-Uni et l’Allemagne. Un ordre qui n’a pas toujours été le même, puisque le Royaume-Uni devance l’Allemagne depuis dix ans, exception faite de l’année 2017. En 2014 et 2013, et entre 2008 et 2011, le marché allemand occupait la 3ème place. La France, qui a longtemps été le 5ème marché mondial de la musique enregistrée après avoir été surpassée par l’Allemagne en 2004, est à présent 6ème. Le Global Music Report de IFPI confirme que pour la troisième année consécutive, la France est effectivement derrière la Chine. La Corée du Sud est 7ème, le Canada en 8ème position, le Brésil classé 9ème. Le Mexique a fait son entrée dans le top 10, déclassant l’Australie qui figurait dans les dix premiers marchés au moins depuis 1996. Ces cinq dernières années, trois pays ont quitté le top 10: l’Italie, les Pays Bas et l’Australie.
Progression des marchés du Global South au détriment de pays de l’Occident
Le classement des dix premiers marchés de la musique enregistrée est un indicateur particulièrement intéressant sur le plan économique. Et pas seulement pour le suivi du développement et de la prospérité des divers marchés. Mais surtout, parce que ces dernières années, son évolution converge en certains points avec la nouvelle configuration d’un monde qui s’avère toujours plus décentralisé et moins centré sur l’Occident. Depuis 2017, trois pays du Global South (Sud global) ont progressé dans le top 10 des marchés de la musique enregistrée : la Chine et le Brésil, par ailleurs membres fondateurs des BRICS, ainsi que le Mexique. Et leur progression s’est faite au détriment de pays de l’Occident: la France, les Pays-Bas, l’Italie ou encore le Canada.
La dynamique du streaming au Mexique, au Brésil et en Chine alimente la croissance de leurs marchés de la musique enregistrée respectifs. Et dans le même temps, sur plusieurs marchés majeurs comme en France, la croissance du streaming premium ne se fait pas au rythme escompté depuis plusieurs années, au point d’avoir même ralenti en 2024. Conséquence directe, la France n’est depuis 2022 plus le 5ème marché mondial.
Cette tendance indéniable qu’est la progression des marchés du Global South au détriment de certains pays de l’Occident n’est jamais commentée par les leaders de l’industrie de la musique sous le prisme économique. S’y ajoutent d’autres phénomènes qui confirment que les marchés historiquement majeurs de la musique ne sont plus les seuls à compter au niveau international, et font face à une concurrence accrue de la part des marchés outsiders, de leurs artistes, de leurs labels. Le plus flagrant est le succès planétaire de la K-pop, dont les superstars se sont imposées en quelques années auprès des fans et consommateurs sur les marchés américains et européens, et donc dans les charts. En 2023, la K-pop était le genre de musique affichant la plus importante progression sur le marché américain au premier semestre. D’après les données de Luminate, les 100 artistes de K-pop les plus streamés ont enregistré 9.2 milliards d’écoutes aux US entre janvier et septembre 2023, leur deuxième marché après le Japon (9.7 milliards de streams). En 2024, les groupes Seventeen et Stray Kids se sont classés respectivement 3ème et 5ème au « Global Artist Chart » de IFPI, classement des artistes réalisant les performances les plus importantes en termes de ventes et streams au niveau mondial, devant The Weeknd, Eminem, ou encore Sabrina Carpenter.
En parallèle, la baisse de popularité des têtes d’affiche de la pop et du hip hop se confirme d’année en année, après avoir longtemps été les seules superstars sur leurs marchés de prédilection comme sur la scène internationale. C’est le cas des artistes américains et des britanniques, mais aussi des français, qui cohabitent désormais dans les charts avec des artistes coréens et latino-américains. L’album de Bad Bunny sorti en janvier 2025 est resté dans le top 3 du Top albums France durant cinq semaines consécutives. En mars 2025, les nouveaux albums de Lisa et Jennie sont entrés en 3ème et 4ème position en première semaine dans le top albums France. Ces dernières années, ont émergé sur la scène mondiale des superstars originaires des pays de l’Amérique Latine bien que la plupart soient produits aux US (Karol G, Bad Bunny, Peso Pluma, Rauw Alejandro) ou encore les nigérians Burna Boy, Wizkid, Davido, Rema, Ayra Starr, Tems. Autant de tendances qui ne sont pas prêtes de s’inverser. A moins d’un changement de paradigme des leaders de l’industrie de la musique. La France comme d’autres pays européens, est pour l’heure dépourvue de véritables stratégies pour optimiser la croissance du marché de la musique enregistrée, en particulier le streaming premium.
Jason Moreau, Executive Editor, MUSICBIZ
Avec la création de la “Music Week”, le Président de la République Emmanuel Macron concrétise son ambition de faire rayonner la France sur la scène mondiale à travers sa musique et ses artistes. Annoncé à la surprise générale depuis l’Élysée en juin 2024, la première édition de l’évènement se déroulera du 16 au 21 juin 2025. Les grandes lignes, entre évènements business, concerts et créations, ont été dévoilées par le ministère de la Culture. Le moins que l’on puisse dire que l’évènement a un réel potentiel pour être un franc succès, à deux conditions. La première, que les thématiques du sommet international et des rencontres professionnelles convergent parfaitement avec les actualités et enjeux du music business au niveau international, et avec les spécificités de l’industrie de la musique made in France. La seconde porte sur la présence d’un minimum des dirigeants des majors, labels, plateformes, producteurs live des US, du Royaume-Uni, de l’Allemagne ou encore de l’Asie, et bien sûr des décideurs politiques des marchés leaders et émergents.
La Music Week pourrait bien contribuer à permettre à la France de redevenir incontournable sur la scène mondiale de la musique. Bien évidemment, les États-Unis le sont depuis très longtemps avec les GRAMMYs, le Halftime show du Super Bowl, ou encore l’évènement B2B South by South West à Austin (Texas), de même que le Royaume-Uni avec les BRIT awards et le festival Glastonbury (+210 000 spectateurs) entre autres. L’Arabie Saoudite est en train de le devenir avec des concerts de superstars organisés régulièrement, tels que Guns n’ Roses annoncé en mai prochain à Riyadh, le festival Soundstorm, et l’évènement B2B « XP Music futures », tous organisés par MDLBEAST.
Une avancée majeure pour combler un retard et corriger une anomalie
Les quelques grands festivals français programmant des artistes de renommée mondiale, en particulier Hellfest (fondé par Ben Barbaud), Rock en Seine (détenu par Combat Media de Mathieu Pigasse) et Lollapalooza (organisé par Live Nation France), participent à développer l’attractivité de la France auprès des spectateurs et acteurs étrangers. De même que les concerts à Paris de certaines superstars, notamment Taylor Swift qui a assuré quatre performances mémorables à Paris La Défense Arena (40 000 places) en 2024, Beyoncé de retour au Stade de France (80 000 places) en juin 2025 avec deux dates, de même que les artistes K-pop Stray Kids et Blackpink cet été. Mais sur le plan music business, la réalité est la France ne fait plus partie des pays qui comptent et sont incontournables sur la scène mondiale. En particulier, depuis le déclin du Midem dans les années 2010, où se rendaient les dirigeants des majors basées aux US (Doug Morris a été l’un des derniers au en 2015), un évènement particulièrement emblématique et attractif que Live Nation s’attèle à relancer. S’y ajoute l’absence systématique aux NRJ Music Awards de la quasi-totalité des artistes américains et britanniques nommés et primés, depuis un certain nombre d’années. Pourtant, Paris attire actuellement de nombreux artistes de renommée internationale. Diverses superstars de la pop, du hip hop, de la K-pop, de l’afro, viennent régulièrement dans la capitale, non pas pour la musique mais pour la Fashion Week, et de temps à autre pour le sport. Le potentiel de la France à attirer des personnalités éminentes du music business ainsi que des artistes est donc réel, à condition que des évènements prestigieux y soient organisés, ce dont Paris manque jusqu’à présent. La Music Week est indéniablement une avancée majeure en ce sens pour rattraper le retard de la France et corriger cette anomalie. La France étant tout de même le 6ème marché mondial de la musique enregistrée, bien qu’ayant perdu sa 5ème place au profit de la Chine depuis trois ans.
Replacer la France sur la carte mondiale
La Music Week a pour ambition première, selon le gouvernement, de “replacer la France sur la carte mondiale de la musique”. Et comme objectif principal d’être “un carrefour de rencontres pour la filière musicale internationale”. Pour le coup, la vision d’Emmanuel Macron est honorable et respectable, le Président ayant effectivement vu juste sur la nécessité et le besoin de la France sur ce terrain, et ce sans même avoir honoré de sa présence un seul des évènements B2B et festivals depuis son arrivée au pouvoir en 2017. L’évènement sera donc composé de trois axes: un sommet pour la dimension prestigieuse et internationale du music business, des rencontres B2B pour les professionnels, et bien sûr un volet musique avec des concerts d’artistes français et francophones organisés toute la semaine avec une clôture lors de la Fête de la musique, ainsi que des créations. Le programme des thématiques, conférences, keynotes est en cours d’élaboration, de même que les sollicitations et invitations des personnalités et dirigeants qui comptent sur le plan international. La première thématique annoncée est l’innovation, avec une “journée dédiée à l’innovation et la technologie” le 17 juin. Les thèmes de l’export et de la circulation des artistes seront aussi assurément abordés, les objectifs des deux journées de rencontres à la Maison de la radio et de la musique étant notamment d’“engager de nouveaux partenariats et favoriser de futures collaborations internationales”.
Quid de l’efficience du programme et des intervenants
À l’évidence, la question de l’efficience du programme se pose, étant donné la multitude d’enjeux du secteur à divers niveaux, entre droit d’auteur, rémunération des producteurs, éditeurs et artistes sur les plateformes, exposition de la musique dans les médias, ou encore croissance du nombre d’abonnés aux offres streaming premium. Le Sommet est annoncé comme portant sur “les grands enjeux du secteur, réunissant les acteurs clés de la filière musicale internationale”. Mais la Music Week sera-t-elle l’occasion de discussions franches sur l’arrêt RAAP concernant la rémunération des artistes anglo-saxons qui chamboule le modèle économique des sociétés de gestion de droits des producteurs, créateurs et artistes ? De même, l’évènement sera-t-il source d’avancées majeures pour une meilleure rémunération des artistes et producteurs par les plateformes de streaming et les réseaux sociaux notamment TikTok ?
Emmanuel Macron assez influent pour attirer de personnalités éminentes ?
Étant donné la dimension prestigieuse conférée par l’organisation d’un Sommet au Château de Versailles, la venue de personnalités éminentes du music business est prévisible. D’autant que le Président de la République rencontre régulièrement des artistes de renommée internationale (Beyoncé, Jay Z, Rihanna, Pharrell, Gims, Fally Ipupa…), ainsi que des dirigeants des plateformes (Elon Musk de X, Mark Zuckerberg de Meta, Pavel Durov de Telegram…). Reste à savoir si Emmanuel Macron et les organisateurs seront suffisamment persuasifs pour convaincre des dirigeants d’Universal Music Group, Warner Music Group, Sony Music Entertainment, et d’autres labels majeurs aux États-Unis, en Angleterre et en Allemagne, d’être présents et de prendre la parole à la Music Week, de même que ceux de Spotify, YouTube, TikTok, Instagram, Live Nation, AEG, Stub Hub ou encore Viagogo, entre autres acteurs incontournables du music business. L’on devrait néanmoins d’ores-et-déjà pouvoir compter sur la venue du CEO de Believe, Denis Ladegaillerie, et du nouveau Deezer, Alexis Lanternier, deux entreprises made in France avec des positionnements non des moindres au niveau mondial, comme leurs CEO respectifs. Et a priori sur la présence des dirigeants respectifs de Live Nation France (500 millions de chiffre d’affaires annuel), Angelo Gopee, et d’Universal Music France, Olivier Nusse, les deux leaders sur les marchés de la musique enregistrée et du live en France. La Music Week se doit néanmoins d’être à mi-chemin entre évènement prestigieux et évènement business. Avec l’habileté de ne pas être trop élitiste, comme l’a été le Sommet dédié à l’intelligence artificielle en février 2025 où la culture et la musique ont été marginalisés, et sans être non plus être un évènement franco-français à l’instar des principaux salons dédiés aux professionnels (MaMA, Printemps de Bourges, BIS de Nantes, Transmusicales de Rennes) qui n’attirent pas de personnalités éminentes du music business et de dirigeants politiques sur la scène internationale.
Jason Moreau, Executive Editor, MUSICBIZ
Les grandes lignes du programmes axé sur le music business de la Music Week, annoncées par le ministère de la Culture :
– 16 juin: Inauguration de la France Music Week
– 17 juin: Journée dédiée à l’innovation et la technologie
– 18-19 juin: Rencontres B2B à la Maison de la radio et de la musique
– 20 juin: Sommet international au Château de Versailles
La prospérité du marché américain de la musique enregistrée se confirme, notamment après le cap symbolique des 15 milliards $ franchi en 2022. Les revenus issus de la consommation de la musique ont progressé de 3% en 2024 d’après la Recording Industry Association of America (RIAA). La croissance a essentiellement été assurée par le streaming premium, mais à un rythme moindre qu’en 2023, à l’instar d’autres grands marchés. Néanmoins, la barre des 100 millions d’abonnés premium a comme prévu été franchie.
La consommation de la musique (streaming, physique, download) a généré un chiffre d’affaires de 17.2 milliards de dollars aux États-Unis en 2024 (16.5 milliards d’euros), soit 557 millions $ de plus sur un an (+3%). La croissance du marché américain s’avère moins importante qu’en 2023, où une hausse d’1 milliard de dollars avait été enregistrée. En cause, la dépendance au streaming premium, qui malgré une dynamique moindre après avoir passé le cap des 10 milliards en 2023, a assuré la croissance des revenus en 2024 avec une hausse de 537 millions de dollars (515 millions d’euros). Les abonnements aux principales plateformes de streaming ont rapporté 10.6 milliards de dollars en 2024 soit 10.1 milliards d’euros (+5%). La Recording Industry Association of America (RIAA) confirme que le marché américain compte désormais plus de 100 millions d’abonnés aux offres premium, 3.2 millions de plus en un an. Entre 2020 et 2024, le nombre d’abonnés payants a progressé de 24.5 millions. “Vingt ans après le début de l’ère du streaming, plus de 100 millions d’abonnés payants génèrent 2/3 des revenus du marché. Une étape historique pour le développement de l’économique de la musique américaine. C’est une réussite formidable réalisée par une industrie qui s’est concentrée sur son ADN à la fois créatif et commercial, avec des services innovants, des fonctionnalités et des expériences qui constituent une véritable valeur ajoutée pour les fans” commente Mitch Glazier, Chairman et CEO de la fédération des majors et labels aux États-Unis.
En incluant les plateformes singulières dont Amazon Prime et Pandora, le chiffre d’affaires du streaming atteint 11.7 milliards de dollars (11.2 milliards d’euros). Les autres segments du streaming affichent cependant des baisses des revenus, notamment le streaming financé par la publicité (2.13 Md $, -2%). 84% du chiffre d’affaires du marché américain est maintenant assuré par le streaming.
Sur le format physique, les recettes ont à nouveau augmenté en 2024, avec 2.0 milliards de dollars, soit 102 millions $ de plus en un an et 300 millions de plus depuis 2022. La hausse des revenus est principalement due au vinyle, dont les ventes ont progressé de 88 millions $ en un an, atteignant 1.44 milliards $. Sur le plan unitaire, 78.7 millions de CD et vinyles entre autres objets physiques ont été vendus aux États-Unis, 1.6 million de plus qu’en 2023. Le physique représente 11% du total des revenus.
D’un point de vue global, le chiffre d’affaires du marché américain de la musique enregistrée est de 17.6 milliards de dollars soit 16.8 milliards d’euros (+3%) selon la RIAA. Un chiffre qui inclut les revenus en provenance de la synchronisation (412 M$), à savoir la musique intégrée à la publicité, l’audiovisuel et le cinéma notamment, mais pas les droits collectés pour le compte des producteurs et labels. Le marché américain est de loin le premier marché de la musique enregistrée à l’échelle mondiale.
Au Royaume-Uni, la plateforme de billetterie Ticketmaster fait l’objet de vives critiques en particulier depuis la mise en vente des billets pour la tournée come back du groupe Oasis. 900 000 billets ont été vendus, dont un certain nombre à des prix particulièrement élevés voire exorbitants, selon les fans. L’Autorité britannique de la concurrence et des marchés, qui a ouvert une enquête, a communiqué le 25 mars un premier avis concernant des abus et des manquements.
Ticketmaster est soupçonné d’avoir enfreint la réglementation protégeant les droits des consommateurs lors de la mise en ventes des billets pour la tournée d’Oasis. Ce pourrait être la conclusion de l’enquête de l’Autorité britannique de la concurrence et des marchés. “Des fans ont déclaré avoir rencontré des difficultés sur la plateforme Ticketmaster lors de l’achat de places pour les concerts d’Oasis, et nous avons décidé que cela méritait une enquête” a déclaré Hayley Fletcher, Senior Director de la protection des consommateurs. Deux abus et manquements majeurs sont en cause. Le premier abus porte sur la mise en vente de billets labellisés ‘platinum’ pour un tarif 2.5 fois supérieur aux billets classiques dans la même zone du stade, sans qu’ils soient différents. “Des fans ont pu être induits en erreur et incités à acheter des places meilleures que ce qu’elles sont réellement” considère Hayley Fletcher. Le second manquement porte sur l’absence d’informations précisant aux acheteurs potentiels et effectifs qu’il y avait deux catégories de places dans la fosse, et que les moins chères avaient été vendues avant la mise en vente générale. Selon l’Autorité britannique, la conséquence a été que de nombreux acheteurs potentiels et effectifs ont attendu sans savoir que le prix qui leur serait demandé pour les billets restants serait supérieur au prix escompté.
Pas de preuve du dynamic pricing en temps réel
Concernant le dynamic pricing en temps réel lors de l’ouverture de la billetterie – pratique consistant à augmenter les tarifs dès lors que la demande est particulièrement élevée – si elle a été confirmée par de nombreux fans, et que le groupe a fait savoir que cette stratégie de vente ne serait pas employée pour la ventes des billets de la tournée américaine, l’Autorité a fait savoir ne pas en avoir la preuve. Il est uniquement avéré qu’un certain nombre de places ont été vendues en amont à un prix plus ou moins classique, et que le restant des places ont été mises en vente à un prix nettement supérieur. Cependant, l’Autorité a fait part de sa préoccupation que les acheteurs de billets potentiels et effectifs n’aient pas été informés en bonne et due forme quant à la tarification appliquée lors de la mise en vente.
Les changements récemment mis en place par Ticketmaster, lors de la mise en vente de billets pour d’autres concerts, sont qualifiés d’insuffisants par l’Autorité britannique de la concurrence et des marchés. “Toutes les plateformes de billetterie devraient s’assurer qu’elles respectent la réglementation et qu’elles traitent leurs clients de manière équitable” souligne Hayley Fletcher, Senior Director de la protection des consommateurs. Il est notamment demandé à la plateforme de billetterie de procéder à une meilleure information des acheteurs potentiels et effectifs de billets, tant sur le prix que sur certaines catégories.
Ticketmaster pourrait se voir imposer une amende équivalente à 10% de son chiffre d’affaires, si l’Autorité de la concurrence et des marchés décide que la réglementation relative aux droits des consommateurs a effectivement été enfreinte et que des pratiques illicites et abusives ont été employées lors de la mise en vente des billets pour la tournée d’Oasis au Royaume-Uni.
La plateforme de streaming made in France continue à la fois de voir son chiffre d’affaires croître et son nombre d’abonnés baisser. Les tendances observées en 2024 se sont confirmées. Deezer a certes bouclé l’année au-delà de ses prévisions en termes de chiffre d’affaires et parvient à progresser sur le plan de la rentabilité, mais fait face à de sérieux challenges pour recruter de nouveaux clients.
Deezer a perdu 300 000 abonnés dans le monde au cours de l’année 2024. La plateforme a communiqué un total de 9.7 millions d’abonnés dans ses résultats annuels. Le nombre d’abonnés recensés sur l’année 2023, initialement de 10.5 millions a finalement été revu à 10.0 millions suite au décompte de 500 000 abonnés inactifs. Au cours des premier et deuxième trimestres 2024, la plateforme annonçait un total 10.5 millions d’abonnés. comme relayé par MUSICBIZ. Pour autant, le nombre d’abonnements souscrits est resté stable en 2024, à 5.3 millions.
200 000 abonnés payants gagnés en France, 100 000 perdus à l’international
En France, Deezer a tout de même gagné 200 000 nouveaux abonnés payants en 2024, son principal marché. La plateforme française revendique cependant 3.5 millions d’abonnés en France, alors qu’elle en annonçait 3.7 millions au premier semestre 2024. Un différentiel qui, au-delà des abonnements décomptés, confirme une stagnation du nombre de nouveaux clients dont le détail reste à clarifier. À l’échelle internationale (hors France), Deezer communique 1.8 million d’abonnés payants, 100 000 de moins qu’en 2023. Autre contre-performance, le nombre d’abonnements souscrits via les partenariats est en baisse de 400 000 sur un an, actuellement de 4.4 millions. La plateforme, qui a signé et renouvelé divers partenariats entre 2024 et début 2025, mise particulièrement sur ce segment pour faire croître son nombre d’abonnés ainsi que ses revenus.
Chiffre d’affaires en hausse de 63 M€ dont 13 M€ sur le premium
Sur le plan financier, le chiffre d’affaires de Deezer réalisé en 2024 est de 541.1 millions d’euros. La progression de 11% équivaut à une augmentation de 63 millions d’euros. Les revenus en provenance des souscriptions d’abonnement affichent une hausse de 13 millions d’euros en un an, atteignant 344.4 M€ soit 63% du chiffre d’affaires de l’entreprise. Les partenariats ont rapporté 168 millions d’euros, avec une nette croissance de 24% sur un an. Deezer a réalisé un chiffre d’affaires de 312.8 millions d’euros en France en 2024 (+8%), soit 57% du total des revenus encaissés. A l’international, le CA de la plateforme a de nouveau nettement progressé (+16%), passant de 196 à 228 millions d’euros. L’indicateur ARPU (average revenue per user) est passé de 5.3 à 5.5 euros par mois en 2024 (+5%) sur le segment des abonnés payants.
La plateforme de streaming poursuit également sa progression sur le terrain de la rentabilité, malgré une absence de bénéfice sur 2024. Deezer a bouclé l’année avec un résultat opérationnel (EBITDA) en négatif de 4 millions d’euros, tandis qu’il était en négatif de 28 millions d’euros en 2023. Les résultats financiers communiqués aux investisseurs précisent des pertes nettes réduites de moitié (-26 M€). L’entreprise prévoit un résultat opérationnel en positif sur 2025, “année de consolidation”.
La forte croissance des activités de CTS Eventim s’est confirmée en 2024, alors que 2023 avait été l’année où le cap des 2 milliards d’euros avait été franchi. Le groupe a de nouveau enregistré les meilleurs résultats de son histoire, et devrait a priori passer la barre des 3 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2025. CTS Eventim, qui détient plus de trente sociétés de production live en Allemagne, au Royaume-Uni ou encore en Italie, revendique être le leader du business du live en Europe, et le 2ème acteur du secteur au niveau mondial.
CTS Eventim a réalisé 2.8 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2024. La progression de 19% enregistrée sur un an équivaut à une hausse de 450 millions d’euros. L’activité relative au live entertainment, englobant la production de concerts et évènements et l’exploitation de salles, a généré un total d’1.9 milliard d’euros, 294 M€ de plus en un an (+17%). Sur le segment de la billetterie, les revenus ont progressé de 160 millions, atteignant 879 millions d’euros (+22%). Plus de 300 millions de billets ont été vendus par l’intermédiaire de la plateforme de billetterie Eventim. Au 4ème trimestre 2024, la hausse des revenus du groupe s’élève à 28% (781 millions d’euros).
CTS Eventim réalise environ la moitié de son chiffre d’affaires annuel en Allemagne, tandis que l’Italie, la Suisse et les États-Unis sont ses principaux marchés. Le résultat opérationnel (EBITDA) de CTS Eventim en 2024 est de 542 millions d’euros, avec une hausse de près de 100 millions d’euros sur un an. L’essentiel du bénéfice est réalisé sur l’activité de la billetterie (416 M€, +21%).
L’activité du groupe a particulièrement profité de l’augmentation de la demande et des dépenses des fans et consommateurs pour les évènements live, mais également des acquisitions d’entreprises et actifs récemment finalisées. Le rachat de See Ticket (international) auprès de Vivendi en 2024, et d’une partie du capital de la plateforme France Billet finalisé en décembre 2024 font partie des principales opérations. CTS Eventim revendique un statut de leader en Europe dans le business du live, et être désormais du 3ème au 2ème acteur mondial. En 2025, le groupe qui compte plus de 4 000 salariés dans une vingtaine de pays prévoit une croissance modérée de ses revenus.
“La hausse de la demande, la croissance organique ainsi que les synergies en cours de développement dans le cadre de notre stratégie d’acquisition sont les piliers de notre croissance solide” a déclaré Klaus-Peter Schulenberg, CEO de CTS Eventim lors de l’annonce des résultats annuels du groupe allemand aux actionnaires et investisseurs le 27 mars.
L’action en bourse (Francfort) de CTS Eventim a terminé sur une baisse de 8% le 28 mars, à 95.4 euros, 24 heures après la publication des résultats du groupe. Depuis début 2025, l’action de CTS Eventim a progressé de 16%, et depuis un an de 15%.
M Pokora décroche la première place du classement des ventes d’albums en France cette semaine avec 11 796 ventes (21-27 mars) en première semaine pour ‘Adrénaline’ (Columbia), selon les chiffres du Snep et Official Charts Company. C’est le sixième album de l’artiste qui démarre n°1 du top albums, sur un total de dix opus. Néanmoins, M Pokora réalise 6 000 ventes de moins en première semaine que son précédent album sorti en 2022, qui s’était classé 2ème. Son nouvel album est le premier depuis sa signature avec Sony Music France, après trois albums sortis avec TF1 Musique. L’artiste est producteur de sa musique via son entreprise M2THEP Entertainment.
Gims occupe la 2ème place du top albums avec ‘Le nord se souvient’, après avoir été 3ème la semaine précédente. L’album de l’artiste produit par Play Two et distribué par Believe est dans le top 5 du classement depuis le début de l’année 2025. Il a été certifié double disque de platine (200 000 ventes) en mars par le Snep. Jok’Air rentre 4ème du top albums en première semaine avec ‘Les jolies filles aiment Jok’Air’. Son album précédent sorti en 2023 avait démarré à la 2ème place avec 9 000 ventes, l’artiste fait donc un score moins important à l’instar de M Pokora. Héléna (RCA / Sony Music France) est à présent 5ème du top albums France et seule artiste française dans le top 20 – après avoir signé le 2ème meilleur démarrage de l’année avec 18 000 ventes la semaine dernière – devant Lady Gaga et son nouvel album ‘Mayhem’ (Interscope / Universal Music). Keblack se maintient dans le top 10 pour la 4ème semaine consécutive avec son nouvel album ‘Focus’ (Believe) actuellement 8ème. Bad Bunny, actuellement 9ème, reste également dans le top 10 pour la 11ème semaine consécutive, devant Pierre Garnier (Columbia / Sony Music France). Selena Gomez rentre en 12ème place avec son nouvel album ‘I said I love you first’ (Interscope / Universal Music) en duo avec Benny Blanco. L’artiste américaine réalise également une moins bonne performance, son précédent album sorti en 2020 avait démarré 6ème avec 5 000 ventes. Playboi Carti est à présent 14ème du classement avec son album ‘Music’ (Interscope / Universal Music), après avoir démarré 4ème.
13 albums sur les 20 meilleures ventes sont produits par les labels français.
Le top 20 des ventes d’albums du 21 au 27 mars, avec précision des labels ajoutée par MUSICBIZ:
1. M Pokora – Adrénaline (Columbia / Sony Music France)
2. Gims – Le nord se souvient (Play Two)
3. Les Enfoirés – Au pays des enfoirés (Sony Music France)
4. Jok’Air – Les jolies filles aiment Jok’Air
5. Héléna – Hélé (RCA / Sony Music France)
6. Lady Gaga – Mayhem (Interscope / Universal Music)
7. Werenoi – Pyramide 2 (PLR Music / Believe)
8. Keblack – Focus (Believe)
9. Bad Bunny – Debi tirar mas fotos (Rimas)
10. Pierre Garnier – Chaque seconde (Columbia / Sony Music France)
11. SDM – A la vie à la mort (92i ; Capitol / Universal Music France)
12. Selena Gomez & Benny Blanco – I said I love you first (Interscope / Universal Music)
13. Multi-artists – Arcane soundtrack
14. Playboi Carti – Music (Interscope / Universal Music)
15. Bouss – Depuis le temps (Believe)
16. Jungle Jack & Jeanjass – Cognac & cigarettes (Pias)
17. The Weeknd – Hurry up tomorrow (Republic / Universal Music)
18. Tiakola – BDLM (Atlantic / Warner Music France)
19. Sabrina Carpenter – Short n’ sweet (Island / Universal Music)
20. L2B – Nés pour briller (Capitol / Universal Music France)
* artistes producteurs
© chiffres snep / occ
VENTES ALBUMS RAP
Top Albums S13:
Top2 @GIMS 11497
Top4 @jok_daddy 6074
Top7 @we_renoi 4339
Top9 @badbunnyfiles 3682
Top11 @Sdm__92 3563
Top14 @playboicarti 3247
Top15 #BOUSS 3117
Top16 #JungleJack@JeanJass 3050
Top17 @theweeknd 3026
Top18 @Tiakola_Meloo 2974
Top19 @SabrinaAnnLynn 2930— bouneau (@Laurentbouneau)
4:25 PM • Mar 28, 2025
TopAlbumsS13/2
Top20 #L2B 2883
Top24 #BOUSS 2205
Top27 @we_renoi 2120
Top28 @ninhosdt@Niska_Officiel 2022
Top29 @jul 1878
Top30 @PLK75 1875
Top32 @DoechiiNews 1849
Top34 @Soolking 1780
Top35 @GazoMlg 1766
Top36 @Alonzopsy4 1764
Top37 @Sch_Mathafack 1761
Top38 @Tiakola_Meloo 1741— bouneau (@Laurentbouneau)
4:31 PM • Mar 28, 2025










